BOURGTHEROULDE : 1857 / 1861

1857 – M. Legendre, huissier, demande le 4 octobre de faire respecter les volontés de son beau-père, M. Leloutre, ancien percepteur, décédé le 2 janvier. Par acte passé le 10 août 1856 chez Chapelain, notaire à Bourgtheroulde, il a fait une donation de cinq cents francs en espèces, entre vifs, au bureau de bienfaisance qui doit faire dire tous les ans et à perpétuité trois messes basses : une le 2 janvier pour M. Leloutre, une pour M. Legendre le jour anniversaire de son décès, une  pour Clémentine Fanny Leloutre épouse Legendre le jour anniversaire de son décès. Pour les deux derniers, la première fois en l'année qui suivra le décès.

Depuis vingt-huit ans la prison appartenant au département, mais construite sur un terrain communal, est à la charge de la commune. En mai, des vices de construction sont à nouveau constatés ainsi qu'un besoin urgent de réparations : toiture, murs extérieurs et intérieurs. La commune propose d'en accepter la propriété et de prendre l'obligation de la conserver à son usage actuel. Des demandes de dédommagements seront cependant adressées au préfet pour l'entretien déjà effectué si le département en fait don à la commune. Une salle d'asile sera créée.

1858 – Après l'attentat d'Orsini contre Napoléon III, le maire et le conseil municipal adressent la lettre suivante à l'empereur :

 

« Le Maire et le conseil municipal de la commune de Bourgtheroulde à sa majesté l'Empereur – Sire, l'attentat dirigé par des mains odieuses contre Votre Majesté a encore grâce à la Providence qui veille constamment sur vos précieux jours, détourné les projets criminels des plus infâmes régicides. Sire, c'est un devoir impérieux pour les soussignés, de manifester dans cette circonstance à Votre Majesté combien ils sont pénétrés de reconnaissance des bienfaits de Dieu qui, protégeant Votre Auguste Personne ainsi que celle de Votre digne Compagne, protège aussi la France, puisqu'elle fait la gloire, le bonheur et le plus grand ornement de son peuple. Sire, les soussignés sont, de Votre Majesté, les très humbles et très fidèles sujets. Fait à Bourgtheroulde, le 17 janvier 1858 ».

 

Le mauvais état de la mairie est rappelé le 8 février. Il n'y a aucune sécurité d'y tenir des réunions nombreuses telles que les opérations du conseil de révision. La réparation de la prison et du logement du concierge serait une fausse économie. Le maire est chargé de rédiger un plan d'ensemble pour la réédification de la salle de la mairie, la prison, le logement du concierge et la construction d'une salle d'asile.

Pendant douze ans la commune a fait des économies produites par des impôts. La somme sera consacrée à l'édification d'une nouvelle mairie où seront réunies la justice de paix et la prison. La dépense est évaluée à vingt mille francs le 7 novembre.

Les cultivateurs de Bourgtheroulde et environs demandent depuis de nombreuses d'années qu'il soit permis à la commune, chaque jour et pendant la durée des travaux de la moisson, d'établir une réunion des travailleurs des deux sexes propres à l'exploitation des récoltes. Les ouvriers n'auraient plus besoin de parcourir dix à douze kilomètres et même plus pour se rendre aux réunions des villes voisines. Les cultivateurs ont de plus en plus de mal à se pourvoir de bras. Les ouvriers du pays sont absorbés par la fabrication spécialisée d'industries dominant dans la contrée. La proximité d'Elbeuf attire les journaliers du village qui jusqu'alors ne trouvaient à travailler que dans les champs ou étaient toiliers à domicile. Les filatures ont besoin de main d'œuvre qu'elles trouvent dans les campagnes environnantes au détriment de l'entretien des cultures. C'est le commencement de l'industrialisation qui draine les ruraux vers les villes.

1859 - Le 16 avril, installation et prestation de serment politique de Lecerf, adjoint, fabricant de draps à Elbeuf.

Une commission d'assainissement des logements insalubres est votée le 6 mai. Elle est formée du curé doyen, de Lambert docteur médecin, Toussaint receveur de l'enregistrement, Tassel rentier, Védie rentier, Lemarié conducteur des Ponts et Chaussées, Douvenou maçon.

Le même jour, une lettre est adressée à l'empereur à l'occasion de la paix de Villafranca (*préliminaires qui mettent fin à la guerre d'Italie) :

            Le conseil municipal de Bourgtheroulde place au nombre de ses plus impérieux devoirs l'honneur de présenter à Votre majesté ses félicitations à l'occasion de la paix que vous avez conclue d'une manière si digne et si glorieuse. Sire, les membres du conseil soussignés, tiennent à vous manifester toute leur reconnaissance et à vous prouver une fois de plus combien ils sont jaloux et fiers de voir leur pays triompher des plus grands obstacles, s'enrichir sous votre commandement et votre généreux courage, de gloire et de trophées. En effet, Sire, la France conduite avec tant d'habileté et de dévouement conservera toujours son brillant prestige et fera l'admiration et l'étonnement du monde civilisé. Si pendant la guerre elle était certaine d'obtenir des succès, elle était néanmoins inquiète pour la personne de Votre Majesté qui, au milieu des combats, bravait les plus grands dangers ; mais la Providence qui veille sans cesse sur des jours si précieux nous la rendra couverte de lauriers. Les soussignés ont l'honneur d'être, Sire, de Votre Majesté, les très humbles et très fidèles sujets. A noter qu'il est mentionné que seul le conseiller municipal Lambert n'a pas signé

          1860  il y a 731 habitants à Bourgtheroulde. Le 18 janvier est promulgué un arrêté de police municipale faisant référence à un arrêt du Parlement de Normandie du 17 août 1761 : sous peine de droit de : construire, reconstruire, ouvrir des fossés, faire des plantations d'arbres, haies vives ou mortes, de former ou rétablir des clôtures quelconques le long des chemins ruraux ou sentes sans avoir demandé, en double dont un sur papier timbré, l'alignement au maire et avoir obtenu l'autorisation nécessaire. Défense de planter des arbres sur les bords des dits chemins si ce n'est en observant la distance de trois mètres vingt-quatre (dix pieds) calculée à partir de la limite extérieure des chemins. Les murs pourront être construits à l'extrême limite des dits chemins. Les clôtures en terre, palis (*enceinte de pieux), gazon ou pierres sèches ne pourront être placés à cinquante centimètres du bord extérieur du chemin afin de prévenir les éboulements (comble des fossés ou entrave à la circulation). Les branches des arbres seront coupées à l'aplomb de la limite extérieure des chemins, de même pour les racines. Les arbres penchants seront abattus. Les haies seront tondues tous les quatre ans sur souches ou vestiges de l'ancien alignement. Tous les quatre ans cet avis sera publié et affiché dans la commune. Il sera interdit de procéder dans le voisinage des chemins et sentiers à des excavations si ce n'est aux distances ci après : pour les carrières, marnières ou galeries souterraines, quinze mètres ; sur les puits et citernes, dix mètres ; argilières, sablonnières et excavations à ciel ouvert, trois mètres ; mares publiques ou particulières, trois mètres ; caves ou fossés particuliers, un mètre. Il devra être donné connaissance auparavant de l'ouverture des dites excavations quelle que soit leur distance des voies publiques dans les propriétés non closes. Il faudra les entourer ou les couvrir par obligation de sûreté publique. Il sera défendu de déposer des fumiers, boues, immondices, pailles, feuilles, bois, pierres, décombres. Sur ces chemins ou fossés, seront enlevés : gravier, sable, terre, gazon. Il sera interdit d'ouvrir des tranchées ou des ouvertures sans autorisation, de diriger ou laisser écouler les eaux sales des fumiers ou écuries. Défense sera faite d'y faire tourner des charrues, d'y traîner des objets capables de les dégrader. Pour cela les charrues, herses et instruments agricoles circuleront sur des traîneaux montés sur roues ou rouleaux. Les œuvres empêchant l'écoulement des eaux sont interdites. L'adjoint, le commissaire de police et le garde champêtre sont chargés de l'exécution du décret.

            Le 18 août sont installés Vittecocq, maire et son adjoint M. Lecerf. Les conseillers municipaux élus sont nommés le 4 octobre. MM. Gruel et Gasse, absents, le 9 novembre. Tous les conseillers signent hormis Gruel. A chaque installation a lieu la prestation de serment.

1861  Il y a 751 habitants à Bourgtheroulde.

Par un testament olographe du 12 septembre 1860, déposé chez Maître Leclair notaire, M. Tassel fait don de deux mille francs au Bureau de Bienfaisance converti en rente de trois pour cent sur l'Etat.

Il est demandé au maire d'Infreville le classement du chemin de la rue de la Poterie au nombre des chemins vicinaux. L'agent voyer rejette la demande en août. Un registre est ouvert en mairie de Bourgtheroulde pour recevoir les oppositions des habitants.

Le 8 août, M. Bénard, négociant à Cholet, refuse l'expropriation de sa cour masure dont l'achat a été projeté en novembre 1860. Il transige sous conditions : la parcelle qu'il vendrait serait de trente-deux ares, prenant pour limite une ligne droite allant de l'angle ouest du Jardinet vers le bout du mur du presbytère, construction d'un nouveau mur de même hauteur et de même épaisseur que l'actuel avec les matériaux de l'ancien, création d'un passage à pied seulement pendant quatre ou cinq ans puis disparition de ce passage. La commune se réserve le droit de faire construire en face de ce passage si besoin est.

Le même jour, Mme Grenier s'oppose au classement de la rue de la Poterie demandé par le maire d'Infreville. Le conseil réplique que sa belle rangée d'arbres de haute futaie se réduit à quelques mauvais arbres, essence d'ormes, qui seraient tombés depuis longtemps si l'administration n'avait pas été plus indulgente car cette plantation n'est pas à la distance voulue par les règlements. Deux propriétaires riverains de ce chemin ont une sortie sur la route impériale, les autres sur la route de la Poterie. La majeure partie des maisons est inoccupée, d'autres ont été démolies parce que la route est en si mauvais état que les habitants ne peuvent trouver de voituriers pour les approvisionner. Ce chemin suffit au besoin de sa ferme.

 



26/04/2009
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