BOURGTHEROULDE : 1862 / 1871
1862 – La commune d'Infreville désire aliéner certains chemins, tenant compte des observations des citoyens d'Infreville sur procès-verbal ouvert en mairie d'Infreville : 1) l'ancien chemin n° 22 de Bourgtheroulde à Bourg Achard – 2) le chemin blanc allant dans la commune de Bosbénard en tournant le hameau des Noés – 3) le chemin herbu formant limite entre Bourgtheroulde et Infreville rétréci d'un mètre - le chemin n° 21 supprimé en totalité – le chemin n° 30 diminué d'un mètre quatre-vingt-cinq. Bourgtheroulde observe le 6 février que le chemin n° 22 est fréquenté par ses habitants allant à Bosbénard. Seule cette commune entretient la double haie sur son territoire. Celle d'Infreville le maintient en état constant d'humidité. Toute la largeur du chemin doit rester praticable. Le chemin n° 21 abrège le trajet de Bourgtheroulde aux Noés de moitié. Les chemins 22 et 21 doivent être conservés en l'état.
L'expropriation des terrains pour l'agrandissement du champ de foire est décidée le 11 juin. Le dossier prévoit : 1) le plan du terrain – 2) un procès-verbal d'estimation – 3) le premier refus des propriétaires – 4) l'avis du maire sur l'ouverture de l'enquête – 5) mention d'un avis dans le journal de l'arrondissement – 6) une enquête administrative commodo et incommodo – 7) le décret impérial déclarant d'utilité publique la parcelle à acquérir.
En septembre les propriétaires (demeurant à Cholet) d'un terrain voué à l'expropriation font connaître qu'il a été verbalement affermé à Léon Amédée Gruel propriétaire cultivateur à Bourgtheroulde. Le conseil persiste à offrir cinq mille francs aux propriétaires. M. Gruel a un usage de ce lieu pour deux ans mais pas de bail. Il percevra cinquante francs d'indemnité par chaque année pour cessation de jouissance.
Les Chemins de Fer de l'Ouest adressent une notice sur la ligne de chemin de fer qu'elle se propose d'établir de Serquigny à Rouen. Huit stations sont prévues. Une enquête est ouverte sur les établissements proches de Bourgtheroulde. La station portera le nom de cette commune.
1863 – Le terrain acquis pour l'agrandissement du champ de foire est planté d'arbres fruitiers et clos en partie de murs en briques. Le sol est inégal. Le 5 février, il est décidé que les arbres d'agrément se trouvant sur l'ancienne place le long du mur qui divise la place publique et le terrain seraient déplantés et replantés s'il y a lieu à la suite de ceux se trouvant au bout de la dite place. Il est indispensable de planter le long de la route de Bourg Achard deux rangées d'arbres en regard de ceux de la petite place. Par ces précisions, on peut ainsi situer l'ancienne place publique à l'endroit où se trouve l'actuelle mairie.
Le 10 mai, un impôt extraordinaire est voté pour l'acquisition de quatre maisons se trouvant sur le champ de foire afin de dégager la place publique. Huit mille francs ont été promis par le préfet lors de son passage à Bourgtheroulde.
Une partie du chemin n° 1 de Bourgtheroulde à Elbeuf est déclassé. Il est devenu inutile. Il existe un autre chemin plus court pour accéder à la route départementale dont la rampe d'accès devenue trop rapide sera adoucie.
Le décret loi du 26 mars 1852 impose la création d'une société de secours mutuel. En novembre 1863, les habitants de la commune ne sont pas disposés à en faire partie. Les membres seraient honoraires et participants. Cette société a des difficultés pour s'organiser.
1864 – La principale préoccupation de Bourgtheroulde est l'édification de la nouvelle mairie.
Un projet de ligne télégraphique est voté le 15 décembre.
1865 – En août, onze conseillers sont élus et prêtent serment à la constitution et à l'empereur. Le 17 septembre, M. Vittecocq est installé maire. Lecerf est nommé adjoint.
Le 25 novembre, le conseil municipal expose : 1) la réclamation adressée au préfet le l'Eure par le maire de Thuit-Hébert qui désire que le nom de Bourgtheroulde soit supprimé à la dénomination de la gare Bourgtheroulde / Thuit Hébert sur la ligne de Serquigny à Rouen. Il propose que le nom de Bourgtheroulde soit reporté et ajouté à celui de la gare de La Londe – 2) une lettre du 11 novembre émanant du directeur de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Ouest à l'inspecteur principal – 3) la lettre du 15 novembre de cet inspecteur à l'ingénieur en chef – 5) la lettre du préfet au maire du 22 novembre autorisant la présente réunion. Le conseil municipal fait remarquer que Thuit-Hébert n'est qu'à trois kilomètres. La Londe est à plus de cinq kilomètres et située en Seine-Inférieure. La Compagnie de l'Ouest n'a établi de correspondance de Bourgtheroulde à La Londe que pour son intérêt particulier et dans un but de concurrence contre les voitures publiques, les bateaux d'Elbeuf, en abrégeant la distance de Bourgtheroulde à Rouen.
1866 – La nouvelle mairie est inaugurée le dimanche 13 mai. Les délibérations ont pour sujet principal l'édification de cette construction et les problèmes s'y rapportant.
1867 - Le champ de foire sera agrandi à la suite de l'acquisition de quatre maisons situées devant la nouvelle mairie.
Le 10 juin, le maire et le conseil municipal adressent un courrier à Napoléon III :
"Le Maire et le conseil municipal de la commune de Bourgtheroulde à sa Majesté l'Empereur – Sire, l'odieux attentat contre l'empereur de Russie, et hôte de la France, et dont Votre Majesté a failli être la victime, a soulevé tous les cœurs et fait naître un sentiment général d'horreur et d'indignation. Sire, la Providence qui protège la France, et qui veille constamment sur vos jours précieux, n'a pas permis qu'une main criminelle vint frapper un souverain placé sous l'égide de Votre Majesté. Le Maire et le conseil municipal de Bourgtheroulde, fidèles interprètes des habitants de cette commune, sont donc heureux, Sire, de pouvoir vous exprimer la joie qu'ils ressentent de la protection que Dieu a bien voulu accorder à Votre Auguste Personne. Les soussignés ont l'honneur d'être, Sire, de Votre majesté, les très humbles et très fidèles sujets"
. La copie de cette lettre n'est signée que par six personnes : Vittecocq (maire), Legendre, Eugène Védie, Leclair, J. Marais, Legrix.
1868 – M. Delacour, géomètre à Bourgtheroulde, demande à être logé dans un immeuble acheté par la commune pour l'agrandissement de la place publique. La maison ne sera démolie que l'an prochain. Il lui est accordé d'y résider pendant six mois. Le préfet adresse deux subventions pour l'édification de la justice de paix : 5.437 francs et 1.062 francs 81 centimes le 29 décembre.
En 1868, il y a 783 habitants… et vingt-sept débits de boissons…
1869 – Le 20 mai, Eugène Védie est installé adjoint par décret impérial et prête serment.
1870 – Certains chemins devenus vicinaux enclavent le bourg. Les dépenses nécessaires à leur entretien sont augmentées le 3 février : chemin des Fossés - partie de celui de la mare Arthur (commence au chemin de grande communication de Bourgtheroulde à Appeville et se termine à l'ancienne route de Bourgtheroulde à Bourg Achard) - partie de celui de Bourgtheroulde à Bourg Achard - autre partie de l'ancienne sente de Bourgtheroulde à Bourg Achard (commence où finit celui de la mare Arthur et vient aboutir sur la place publique de l'église).
Le chemin rural n° 20, dit chemin Herbu, est aliéné. Il appartient pour moitié à Bourgtheroulde et pour moitié à Infreville. Il est devenu complètement inutile. Sa vente sera faite au profit des deux communes.
Le 16 mai, le conseil municipal demande la création d'une succursale de la Caisse d'Epargne. Cet établissement utile et moral rendrait de grands services aux classes laborieuses et serait à proximité des habitants des campagnes.
Le 5 août, M. Leprestre, agent d'assurance, est autorisé à créer une société de Secours Mutuel. Elle est composée de membres participants et de membres honoraires.
Le 3 août, le maire, M. Vittecocq est réélu. Les conseillers municipaux : Gasse, Lecerf, Marais, Legendre, Védie, Leseigneur, Lesage et Poulard sont installés suivant lettre du préfet du 20 août.
Un arrêté municipal est prononcé le même jour rétablissant la taxe sur le pain. Il est fait mention des lois des 19 et 20 juillet 1791 et 18 juillet 1837. La liberté laissée au commerce de la boulangerie n'a pas produit les effets attendus.
Le 7 septembre, après le désastre de Sedan, la capitulation de Napoléon III et l'invasion de la France par la Prusse, Deux mille francs sont votés pour équiper la Garde Nationale. A Bourgtheroulde, il reste environ quarante hommes valides susceptibles de former un corps de détachement. Les armes et les équipements en fusils, habillement et frais de corps de garde sont indispensables. Il importe d'organiser promptement des moyens de défense. Trente pompiers sont équipés et armés, quinze gardes nationaux armés. Quarante hommes sont capables d'aller au besoin au devant de l'ennemi.
Les sommes votées pour la construction de la mairie, les réparations de l'église, sont comprises dans ce revirement de situation, compensées plus tard par un impôt extraordinaire. Les travaux sont suspendus. Les ouvriers sont sans emploi l'hiver. La commune vote mille cent trente-trois francs pour les occuper. Trois cent trente francs sont pris sur le traitement du commissaire de police, deux cents francs sur les fêtes publiques, six cents francs sur les fonds de la construction de la mairie et de la place publique. Les ouvriers sont employés à curer les mares publiques et aux travaux communaux.
Le 5 octobre, Bouquet, pharmacien est installé maire par convocation et arrêté du préfet du 1er octobre. Védie est nommé adjoint. Lecerf, Poulard, Lesage, Gruel, Marais, Legendre, Leseigneur sont conseillers municipaux. Vittecocq, maire précédent, est démis de ses fonctions. Il est cependant mentionné membre du conseil municipal le 4 novembre. On peut voir, dans ce changement, un règlement de compte au sein de l'équipe municipale ?
Le 25 octobre, une dépêche télégraphique du sous préfet de Pont-Audemer exige le vote d'urgence de la somme nécessaire pour armer et équiper la Garde Nationale. La commune ne peut faire plus que les deux mille francs déjà votés le 7.Elle fait remarquer le 2 novembre qu'elle achète elle-même l'armement et l'équipement de la garde sédentaire.
L'équipement de la Garde Nationale est pris sur les fonds consacrés au cimetière, construction de la mairie, réparations de l'église, réparations du presbytère, équipement des pompiers, réparations des halles. Le conseil municipal se réserve, le 29 novembre, le moyen de recourir à un impôt si besoin est pour rétablir le budget.
1871 - Les mobiles de l'Eure, aidés d'autres unités, se battent contre les Prussiens les 3 et 4 janvier dans les rues et sur la place de l'église. La mairie est occupée et sert d'ambulance (*infirmerie). Un jeune clairon blessé décède dans une salle. (*Voir rubrique « Guerres et évènements)
Le 20 février, le projet d'instituer une commission de salubrité publique est adopté : les boues et fumiers provenant du nettoyage des rues et cours seront transportées à trois cents mètres des habitations dans les vingt-quatre heures. En cas de refus des habitants, ce transport sera effectué à leur frais.
Un nouveau conseil municipal est installé par arrêté du préfet en date du 15 mai en application de la loi du 14 avril 1871. Il est composé de MM Vittecoq, Lesage, Gasse, Legendre, Poulard, Lecerf, Gruel, Périnelle, Leseigneur, Legrix, Marais et Filoque.
Le 19 mai, M. Vittecoq retrouve sa fonction de maire.