BOURGTHEROULDE : 1919 / 1923

 – Une circulaire du ministre de l'intérieur du 30 janvier aurait pour résultat la suppression des gardes champêtres dans les communes rurales. Il serait constitué dans chaque chef-lieu de canton une brigade de cinq à dix gardes ruraux qui surveilleraient le territoire cantonal sous l'autorité du sous préfet d'arrondissement. Les frais seraient inscrits au budget de l'Etat, les communes devant concourir à la dépense dans une proportion à déterminer sans qu'il en résulte une dépense supérieure à celle du traitement actuel du garde champêtre. Le 9 mars, le conseil municipal émet l'avis que l'organisation de la police actuelle répond à toutes les exigences de police indispensable. Si l'administration supérieure devait en juger autrement, les frais de la nouvelle organisation projetée resterait en entier à la charge de l'Etat.

Une aide de cent cinquante francs est adressée le 9 mars au département des Ardennes dont les populations ont été sévèrement éprouvées par les armées allemandes.

A la suite des opérations de vote des 30 novembre et 7 décembre, M. Leroux est réélu maire le 10 décembre. L'adjoint est M. Hermier. MM. Sauvage, Bardoul, Hue, Boursetier, Houbert, Delamare, Verrier, Braquehais, Touzé et Foucard sont conseillers municipaux.

1920 - M. Hamelot, directeur de la Société Normande d'Electricité, successeur de M. de Boisgelin, propriétaire de l'électricité du plateau du Neubourg et du Roumois, fait part du relèvement du tarif actuellement en vigueur et devant prendre cours à partir du 1er janvier dernier. Le conseil municipal proteste contre cette augmentation et contre la perception qui en a été faite abusivement avant toute révision du cahier des charges approuvé par le préfet.

Le 22 mars, un projet d'adduction d'eau potable, établi par l'ingénieur en chef du département de l'Eure, destiné à desservir les diverses communes du Roumois est présenté. Il comporte deux réseaux : le premier est composé de vingt-six communes avec captage des sources d'Heuteauville (*Heurteauville ?). Les eaux seraient refoulées sur le plateau du Roumois au moyen de machines élévatoires et d'une conduite principale de refoulement jusqu'à un réservoir prévu sur le territoire de la commune d'Hauville. Ce réservoir serait à l'origine d'un réseau maillé desservant un premier groupe de vingt-six communes et alimentant un autre réservoir prévu à Bourgtheroulde. Une machine élévatoire placée en ce dernier point permettrait de refouler les eaux et de les élever dans un dernier réservoir à Bosnormand à une altitude suffisante pour alimenter un autre groupe de vingt-trois communes. Ce projet recueille un avis favorable.

En mai est évoquée la donation faite en 1918 par Mme Louise Elisa Jenny Brot, veuve d'Ambroise Victor Binet-Gallot. Par testament olographe du 23 mai 1912 à Versailles, déposé auprès de Maître Tansard à Paris, Mme Binet-Gallot a légué à la commune de Bourgtheroulde, qui accepte : En souvenir de son fils Lucien Binet-Gallot, ancien président du tribunal civil, une somme de cinquante mille francs devant être placée en rente française à charge par la commune d'entretenir convenablement et à perpétuité la sépulture des familles Binet-Gallot et Bret dans le cimetière. De secourir sur le surplus des revenus les vieillards pauvres des deux sexes et ce dont ils auraient besoin chez eux en leur fournissant des vêtements et des chaussures. Et dans le cas où il n'y aurait pas de vieillards à secourir ou hospitaliser, le revenu de la somme servirait à soulager les plus pauvres et les plus chargés de la commune, ce revenu devant être dépensé tous les ans. Egalement en souvenir de son fils, une autre somme de dix mille francs pour les enfants pauvres des deux sexes pour leur fournir des vêtements et des livres scolaires, somme aussi placée en rente française. Il serait aussi prélevé chaque année pour la distribution des prix vingt francs pour fournir quatre livrets de chacun cinq francs aux quatre enfants des deux sexes qui auraient le mieux travaillé dans l'année et suivi l'école de Bourgtheroulde.

Les propriétaires sont mis en demeure de procéder à la réfection des trottoirs de la voie publique en mauvais état afin de sécuriser le passage des piétons dans la traversée du bourg.

Des réparations sont faites à la mairie, à l'église et au presbytère. Une citerne est construite. Un impôt extraordinaire est voté pour trente ans afin de couvrir le solde des frais occasionnés par ces travaux.

L'article 14 de la loi de finance du 31 juillet 1920 stipule qu'à dater du 1er janvier 1921, la taxe municipale sur les chiens instituée le 2 mai 1855 sera soumise aux tarifs votés par les municipalités. A Bourgtheroulde, il y a trois catégories : chiens d'agrément - chiens servant à la chasse – chiens servant à la garde des troupeaux, habitations, magasins.  Exception faite concernant les chiens servant à conduire les aveugles ou appartenant à des mutilés de guerre ayant au moins 80 % d'invalidité.

En septembre, la Société Normande d'Electricité dont le siège social est à Paris propose un projet de syndicat entre les communes desservies ou qui sont susceptibles de l'être.

Le 3 novembre, le comité des fêtes est chargé d'organiser le jeudi 11 novembre les fêtes du cinquantenaire de la République et l'anniversaire de l'Armistice. Le matin à la mairie : Distribution de pain et viande aux indigents – Messe de Requiem à la mémoire des soldats morts au champ d'honneur, avec le concours de la Fanfare et la Compagnie des sapeurs pompiers, la Société des Réformés et Mutilés de guerre – Vin d'honneur offert à la mairie aux dites sociétés – Illumination des édifices publics – Danses publiques et gratuites.

Bourgtheroulde refuse à l'avenir des trophées de guerre proposés par l'autorité militaire en raison des frais onéreux de transport et de manutention.

Le quinze décembre, la commune offre cinq cents francs à la commune de Dompierre en Santerre (Somme) complètement anéantie par les Allemands.

1921 – Le 7 janvier, le maire expose une demande de concession d'état pour une distribution d'énergie électrique au service public par la Société Normande d'Electricité, ainsi que l'enquête faite à Bourgtheroulde du 18 décembre 1920 au 1er janvier 1921.

En avril, il est constaté qu'en raison de la sécheresse persistante qui existe depuis quelques temps, il n'y a presque plus d'eau dans les citernes privées des habitants. Celle de la mairie est complètement dépourvue. Le maire s'est mis en rapport avec la Société des Eaux d'Elbeuf pour obtenir l'autorisation de prendre de l'eau au réservoir de la ville. La redevance sera de cinquante centimes par mètre cube. M. Alphonse Questel consent à aller chercher à Elbeuf l'eau nécessaire aux habitants à raison de vingt centimes le mètre cube pour frais de transport. Cette eau sera versée dans la citerne de la mairie pour ensuite être distribuée aux habitants à raison de zéro franc vingt par seau de dix litres. La sécheresse est toujours présente en juillet.

Le 4 mai, un projet de substitution pour la fourniture d'électricité, alors distribuée par la société de M. de Boisgelin, est prévu vers la Société Normande d'Electricité, d'où : suppression du monopole de l'actuel concessionnaire – relèvement des tarifs – frais des branchements à la charge des abonnés - paiement de l'entretien des branchements – majoration des frais de pose et d'entretien des compteurs suivant leur puissance… entre autres. Ce projet est jugé trop cher et mis en sursis.

Pendant la même réunion, un conseiller municipal interpelle le maire au sujet de l'inhumation du caporal Gaston Levasseur, mort au champ d'honneur et ramené du front dans le cimetière communal par les soins de sa famille, lui reprochant de ne pas avoir convoqué le conseil municipal pour les obsèques et de ne pas avoir pris la parole au cimetière. Il critique d'une façon générale l'administration du maire et celle de la précédente municipalité. Le maire ne suit pas le conseiller, lui reprochant ses termes agressifs. Le conseiller remet au maire sa lettre de démission datée du 25 avril en demandant qu'elle soit insérée au procès-verbal. Ce qui est fait. Le conseiller démissionnaire se retire avant la clôture de la séance en déclarant : «  Je trouve que pour le retour du premier enfant de la commune mort pour la France, le devoir du maire, accompagné de son conseil municipal, était de se joindre officiellement à la cérémonie et que quelques paroles du maire sur la tombe du héros n'auraient pas été déplacées. »

La construction de la citerne sur la place de l'église est confiée à M. Bloquel d'Elbeuf le 4 mai. En juin, une canalisation souterraine est établie autour de l'église pour amener les eaux à la citerne.

Le 8 mai, à l'occasion de la fête nationale Jeanne d'Arc, le maire et les conseillers municipaux se rendront en cortège à l'église pour assister à la messe en musique. La Compagnie des sapeurs pompiers est invitée. Le programme de la fête comprendra : un concert par la Musique et, s'il est possible, danses publiques sur la place, illumination des édifices publics et leur pavoisement.

Il existe à Bourgtheroulde une station d'étalons dépendant du dépôt du Haras du Pin. Le logement du palefrenier doit être aménagé. Les boxes ont besoin de réparations. Ce qui est envisagé en août.

La commune n'a pas accepté l'avenant des compagnies d'électricité et est citée à comparaître devant le conseil de préfecture en août. Le maire fait savoir qu'à sa demande un délai de quinze jours lui a été imparti pour répondre à cette citation. En septembre, ce délai est prolongé à un mois. L'électricité était fournie grâce à la force hydraulique de l'usine de La Rivière Thibouville et la force thermique de l'usine du Neubourg qui était un complément supplémentaire. Les conditions de l'avenant ont été discutées par M. Poulain, maire de Bosc Roger, président du Syndicat des Communes auquel celle de Bourgtheroulde est adhérente. Le maire est autorisé à apposer sa signature à l'avenant de la Société Normande d'Electricité afin d'éviter un procès. Les abonnés sont incités à se soumettre aux nouvelles conditions.

En novembre, un secours de cinquante francs est voté pour la commune de Dompierre en Santerre dévastée par la guerre pour l'achat de vêtements, chaussures et objets de première nécessité. Le Bureau de Bienfaisance offre deux cent cinquante francs.

1922 – La municipalité proteste contre l'insuffisance de l'éclairage électrique depuis décembre 1921. Les habitants se plaignent des interruptions de lumière.

La loi du 14 mars 1922 avance l'heure normale de soixante minutes dans la nuit du 25 au 26 mars. Elle sera rétablie dans la nuit du 6 au 7 octobre.

M. Poupard, huissier, a adressé sa lettre de démission au procureur de la République et n'a pas de successeur. De tous temps il y a eu des huissiers à Bourgtheroulde. La municipalité proteste contre la suppression projetée de la charge d'huissier. Le plus proche réside à Boissey le Châtel. Ce qui provoquera des frais pour les habitants.

Il est refusé d'accorder des bancs au percepteur qui les réclame en juin : ses prédécesseurs ont toujours fourni des sièges aux personnes qui attendent…

Le 27 décembre, il est procédé à la liquidation de l'Office Communal des Charbons.

1923 – En mars, un dépôt d'ordures est ouvert sur une partie de l'ancien chemin de Bourg Achard. Il est interdit de déposer des immondices dans l'enceinte du bourg, ce qui est le cas le long du mur du presbytère.

Le pavage de la route nationale 138 dans la Grande Rue du bourg est usé par la circulation des voitures et en particulier par les véhicules automobiles. Le 7 mai, il est demandé au préfet d'intervenir auprès des Ponts et Chaussées. Le sablage des bas-côtés entre trottoirs et caniveaux est pris en charge par la commune.

 

 

Entrée de la Grande route pavée de Rouen à Bourgtheroulde

(collection privée de M. THIPHAIGNE)

 

Le 26 juin, des élections complémentaires ont lieu pour remplacer trois conseillers municipaux décédés et un démissionnaire. Sont élus : Henri Dubois, Henri Boudevillain, Joseph Deboos et André Carré.

Cinquante francs sont votés en faveur des Anciens Combattants pour l'achat d'un drapeau en juillet. En août, cinquante francs sont accordés au Comité départemental des Mutilés, Réformés et Veuves de Guerre.

Le 8 août, le reliquat de la fête de la Saint Laurent est offert à la caisse des écoles et l'achat de cinquante sapins pour supporter les oriflammes et les illuminations.

Le tilleul de la place de l'église présente un certain ornement mais de sérieux inconvénients pour l'écoulement des eaux de la toiture de l'église et la citerne publique. Le 27 septembre, il est décidé qu'il sera abattu et vendu. En octobre, une protestation s'élève dans la presse locale contre cet abattement.

Une subvention de cent francs est votée au profit des sinistrés du Japon. (*Un violent tremblement de terre, dont l'épicentre est situé à Kanto, a causé d'importantes destructions à Tokyo et Yokohama. Le séisme a fait cent mille victimes).

Il est accordé cent francs au profit du monument de la Victoire érigé à la gloire des soldats de Verdun.

 



01/05/2009
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