BOURGTHEROULDE - Albert Apollon VERLANT, garde champêtre de Bourgtheroulde

  ALBERT APOLLON VERLANT GARDE CHAMPËTRE DE BOURGTHEROULDE

 

                          

                  Albert Apollon VERLANT                        Sa caricature par HOST

  

                           

                     sa carte d'électeur                           sa médaille d'honneur

 

                        (Documents offerts par M. Michel VERLANT, petit-fils d'Albert)

 

          1927 – 8 juin – nomination d'Albert Apollon VERLANT;, garde champêtre.

           Il fut vérificateur de première catégorie à l'Octroi de Rouen. Au cours de ses activités, aidé par un marinier à bord de la péniche « Henri »,  M. Gabuet, il sauve un enfant tombé dans la Seine. Le jeune garçon n'a que quelques contusions.

           M. Verlant assure la fonction de secrétaire de mairie. Il était muni d'un clairon, puis d'une cloche (conservée en mairie) pour effectuer ses « Avis à la population » qui attiraient les adultes aux fenêtres et les enfants autour de lui. Il reçoit le 24 janvier 1948 la médaille de vermeil départementale et communale pour ses quarante ans de service dans l'administration.

           Lors de fêtes comme la Saint Laurent, il annonçait le début des réjouissances. Il chargeait un très vieux canon de 75 installé devant la mairie, l'armait et le faisait tonner. Il arriva qu'un jour, ayant surdosé la charge, il reçut quelques éclats. Il s'en tira avec de légères blessures sans gravité. Sa fille Marthe, secrétaire de mairie et infirmière, sermonna sérieusement le maire et les conseillers municipaux, demandant que cesse cet usage..

            Albert Verlant était un bon chrétien. Il allait à la messe accompagné de sa famille. Il supportait mal les sermons de l'abbé Monnier qu'il avait pourtant en grande estime. Dès que le prêtre montait en chaire, il marmonnait : « Ah ! Ça y est ! Y en a pour un moment ! ». A la fin du sermon, il poussait un : « Ah ! » de soulagement. Il était aussi très taquin envers l'abbé qui n'était pas très grand. Le voyant traverser la place de la mairie, le bas du corps disparaissant dans l'herbe haute, il disait à son petit-fils : « Regarde le petit tas de charbon qui passe ! ».

           Albert Verlant quitte son poste le 30 juin 1956 après presque trente années de bons et loyaux services. Il en éprouve beaucoup de regret, comme en témoigne la lettre qu'il adresse le 27 juillet 1956 à son petit-fils Michel, soldat du contingent :

 

« Comme tu le sais sans doute, je suis parti de la Mairie en date du 1er juillet. J'aurais encore bien voulu rester un an, pour faire les trente. J'y suis resté juste 29 ans. Arrivé le 1er juillet 1927 et reparti le 1er juillet 1956. Il n'y a eu rien  à faire. Limite d'âge. Je vais comme tu le sais sur 77. J'ai eu du mal à m'y faire, mais cela va mieux maintenant que je suis rentier.». Il donne des indications sur le temps : « Depuis 3 jours, ici il fait un temps splendide. Le soleil donne ses rayons brûlants. C'est vrai qu'il ne doit pas être fatigué d'avoir paru. Le préposé au soleil devait être en congé payé ».

 

Albert Verlant décède en 1958. Il est inhumé le 21 juillet. M. Jacques Rafin, maire, lui rend hommage.

 

" Avec Mr Verlant disparaît une de ces vieilles figues du Pays qu'on aimait à rencontrer, toujours aimable, toujours souriante, sur cette place de la mairie qui fût son horizon pendant 32 années de sa vie. Aussi, est-ce avec beaucoup de peine qu'aujourd'hui nous l'accompagnons à sa dernière demeure, où il reposera désormais après une vie d"honnêteté, de droiture, de bonté sourainte, qui lui avaient attiré la sympathie et le respect de tous. Mr Verlant était né à Dieppe, le 9 janvier 1880, il commença sa carrière dans l'administration de l'octroi, où il devait rester 27 années, interrompues par sa mobilisation en 1914 au 41ème Régiment d'Infanterie Coloniale, avec lequel il fit toute la guerre en 1ère ligne. Il combattit sur le sol français en particulier à Verdun, puis à Salonique. Sa belle conduite lui valut la Croix de guerre à laquelle vint s'ajouter la médaille de Verdun. Les Anciens Combattants ressentent vivement la perte qu'ils font en la personne de leur vieux camarade Albert Verlant, qui aimait tant s'associer à toutes les manifestations d'Anciens Combattants, où il apportait un entrain et une gaîté qu'il avait su garder en dépit de la maladie et des années. Vos Camarades, mon Cher Verlant, vous disent par ma voix, toute leur peine, toute leur affection, et vous rendent l'hommage de ceux qui ont lutté et souffert avec eux pour la défense et la grandeur de la PATRIE. Mr Verlant fut dans l'administration de l'octroi un fonctionnaire modèle, ce qui lui valut à l'âge de la retraite, le 1er juillet 1927, d'être choisi parmi de nombreux candidats, pour occuper le;poste de garde champêtre et de secrétaire de mairie dans notre commune. Pendant 30 années, il s'acquitta de ces fonctions délicates, avec une exactitude, un dévouement, une bonhommie qui lui attirèrent avec la sympathie, le respect de toute la population et de celles de communes voisines fréquentant nos marchés. Avec fermeté, mais aussi avec amabilité, il savait d'une manière très conciliante faire respecter les règlements sans avoir à sévir. La médaille d'Honneur Départementale et Communale lui avait été décernée pour récompenser 55 années de service dans l'administration. Durant les 22 années qu'il passa avec moi à la Mairie, Mr Albert Verlant m'apporta un concours précieux et un dévouement qui firent de lui un vieil ami, auquel avec le Conseil Municipal tout entier, j'apporte un dernier hommage de gratitude et de respectueuse affection. Au nom des Anciens Combattants, au nom de la Municipalité, au nom de la population toute entière, je prie Melle Verlant, Mr Verlant, Mme Verlant, leur fils et toute sa Famille d'agréer l'expression de mes très sincères condoléances et l'assurance de notre vive sympathie. Regretté de tous, je sais le vide qu'il laisse à ses Enfants, à sa Fille qui l'entourait d'une si grande sollicitude ; je tiens à leur dire combien nous prenons part à leur peine et combien nous souihaitons aussi que les témoignages de sympathie qu'ils reçoivent aujourd'hui, soient un adoucissement à leur douleur. Mon cher Verlant, Reposez en paix dans ce cimetière où vous vîntes si souvent accompagner ceux, nombreux, que vous avez vu partir, au cours de votre longue carrière de garde champêtre. Soyez assuré que nous conserverons pieusement le souvenir du brave homme, de l'homme de bien que vous fûtes, de l'ami qui sût s'entourer de tant d'amis. Puissiez-vous après une longue vie de bien, recevoir la récompense de ceux qui comme vous, fidèles à leurs convictions, ont cru et espéré en une vie meilleure et en un éternel bonheur".

 

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26/05/2009
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