BOURGTHEROULDE : GUERRES & EVENEMENTS - La bataille de Bourgtheroulde - Guerre de Cent ans - Guerres de religion

GUERRES ET ÉVÉNEMENTS – LEURS CONSÉQUENCES

 

Au 11ème et 12ème siècle, les environs de Bourgtheroulde sont le théâtre de deux combats.

Le premier a lieu, après l'assassinat de Théroulde, entre Robert de Beaumont et Roger de Tosny. A cette époque, le pays est ruiné par les guerres continuelles que se font les seigneurs.

Le second, appelé Bataille de Bourgtheroulde, se déroule en 1124 entre Galéran de Meulan, seigneur de Beaumont le Roger, et les gouverneurs de Bernay et Pont-Authou. Ce n'est qu'une supposition, car il est dit que Galéran, partant de son château de Vatteville pour se rendre à Beaumont, est attendu à sa sortie de la forêt de Brotonne. Bourgtheroulde se trouve à quatre lieues de cette forêt. Une autre version prétend que le combat se serait déroulé sur la voie romaine dans la vallée de Boissey le Châtel.

 

La Guerre de Cent Ans

La terre de Bourgtheroulde est totalement ravagée au XVème siècle pendant l'occupation anglaise. En 1420, les loups se multiplient. En 1422, le doyenné subit, comme partout en Normandie, une épouvantable misère. Les Anglais ayant ruiné la contrée, les chemins sont déserts. Les habitants n'osant plus sortir, les commerces disparaissent. En 1441, le doyenné est  "inhabité et il n'y demeuroit personne passé 6 ans" (depuis 6 ans). En 1441, une bataille a lieu dans le village. Français et Anglais s'affrontent dans l'église. Le lieu saint sera réhabilité et consacré à nouveau.

 

Les guerres de religion

Les guerres de religion apportent misère et souffrance. Ces guerres nées de la Réforme déclenchée par le massacre des protestants à Wassy, dans l'actuelle Haute-Marne, en 1562, ensanglantent la France jusqu'en 1598. Trois partis sont en présence : les catholiques, les protestants et les ligueurs.

La moitié de la population de Pont Audemer adopte la réforme. Bourgtheroulde dépend du bailliage de Pont Audemer. Pour combattre la religion réformée, le roi Louis IX demande une aide pécuniaire au clergé, appelé « don gratuit », qui devient un impôt permanent. Les officiers des armées demandent la même contribution aux curés qui sont déjà très pauvres. Le curé de Bourgtheroulde y fait allusion à Pont Audemer en février 1568. Les prêtres deviennent si misérables que certains abandonnent leurs églises et s'enfuient.

Pendant les guerres de religion, Claude II Le Roux, baron de Bourgtheroulde, reste fidèle à la royauté. Les partisans du duc de Guise, fondateur de la Ligue en 1576, désirent placer le duc sur le trône de France. Les ligueurs se font si menaçants que Claude II quitte son manoir de Bourgtheroulde et se rend à Caen où le Parlement de Normandie s'est réfugié en mars 1589. Le château, gardé par l'intendant Semo, est investi par les troupes de la Ligue entre juin et décembre 1589. Les ligueurs, sous la direction de différents meneurs, mettent à sac le manoir seigneurial. Les habitants ne sont pas épargnés. Le 6 janvier 1590, Semo, après un nouveau saccage, abandonne le château et rejoint Claude II Le Roux à Caen. 

 N'ayant plus rien à piller dans le manoir, les envahisseurs achèvent de ruiner le village : incendie des halles, dont celle de la boucherie. Les bouchers, poissonniers, drapiers, cordonniers et autres artisans n'ont plus de bancs d'exploitation. Le marché ne peut avoir lieu comme à l'accoutumée. Des maisons proches des halles, appartenant aux Le Roux, sont abattues et brûlées.

Ces violences ne sont pas particulières à Bourgtheroulde. Elles dévastent la contrée : Harcourt, Le Neubourg…

Claude Ier Le Roux rentre dans son manoir après la défaite de la Ligue. Le saccage est si important qu'il ne retrouve plus rien. Ce qui n'a pas été vandalisé a été emporté : le mobilier d'une richesse incomparable ainsi que la vaisselle « de la façon de Messire Bernard Palissy de diverses couleurs fort exquises ». La chapelle n'a pas été épargnée. Tous ses ornements ont été enlevés ou détériorés.

L'importante et rare bibliothèque est ruinée. Les livres d'une grande valeur : ouvrages de théologie, architecture, agriculture, droit civil, droit canon, médecine, humanités, histoire… n'existent plus. Vingt-quatre liasses de titres des seigneuries de Bourgtheroulde, Infreville, Sainte-Beuve, Maupertuis, revenus de la maison de Rouen, biens des Andelys, ont été jetées dans le puits.

Une cache abritant les titres d'acquisition de terres, droitures concernant les forêts de La Londe et de Lucy, inventaires, chartriers (* de charte ou chartre : ancien titre concédant des franchises, des privilèges), terriers (registres contenant le dénombrement, les déclarations des particuliers qui relèvent d'une seigneurie, et le détail des droits, cens - *cens :redevance que le possesseur d'une terre payait au seigneur - et rentes qui y sont dus), aveux, a été découverte par les ligueurs et pillée.

Le mobilier de ferme, considéré comme un des plus beaux du Roumois, a disparu.

Chevaux, bergeries, étables, greniers emplis de vivres, la grande grange, la cave, le bûcher, ont été pillés ou emportés par les ligueurs.

Claude II Le Roux dépose une plainte auprès du Parlement. L'enquête ne sera diligentée qu'à la fin de l'année 1591. Le départ des ligueurs qui tenaient le pays permet l'aboutissement de cette enquête qui révèle combien les partisans de la Ligue éprouvaient de haine envers le seigneur de Bourgtheroulde.  Le 16 mars 1592, le Parlement rend un arrêt confirmant la demande de Claude Le Roux.

 

Pendant les guerres de religion, les réformés se réunissaient à Bosc Roger. A la révocation de l'Edit de Nantes en 1688, les calvinistes s'expatrièrent et leurs biens furent confisqués.

 



20/05/2009
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