BOURGTHEROULDE : La Poste aux Chevaux
LA POSTE AUX CHEVAUX
Par Edit de Luxies, Louis XI crée les Postes Royales le 19 juin 1464. Les grands chemins du royaume sont dotés de dépôts de chevaux propres à la course et gouvernés par un maître de poste. Les courriers, accompagnés d'un postillon, acheminent les dépêches d'un bureau à l'autre grâce aux relais de la Poste aux Chevaux. Les chevaux sont changés à chaque relais distants d'environ 4 lieues. Au milieu du 19ème siècle, il existe 1804 relais et 2245 diligences. L'arrivée du chemin de fer sonne le glas des relais de poste.
Le maître de poste reçoit un traitement. Il est affranchi du paiement des tailles, exonéré d'impôts pour les terres qu'il possède, exempt de tutelle, de curatelle et de guet. Il n'est pas obligé de loger les troupes en déplacement ou en campagne, donc non astreint de leur livrer sa cave aux vins ! (*La Poste aux Chevaux – La Revue Française de Généalogie et d'Histoire des Familles – n° 166 – 2006)
Dans la nuit du 4 août 1789, on abolit tous les privilèges; ceux des maîtres de poste suivirent ceux de la noblesse et du clergé et la ruine s'abattit sur les relais. En outre, les gages des maîtres de poste créés par un édit de 1713 et leurs indemnités furent supprimés par un décret du 19 juin 1790. Les maîtres de poste, du moins pour la plus grande partie, abandonnèrent alors leurs relais. Divers essais de réorganisation furent tentés sans grand succès jusqu'à l'accession des messageries à la liberté en l'an VI. Et c'est la loi du 19 frimaire an VII (9 décembre 1798) qui fixa la nouvelle législation de la poste aux chevaux et définit nettement son rôle et son organisation. Mais son article 5 introduisait une exception au monopole des relais concernant les voitures publiques et le transport des dépêches qui était si large qu'il fallut la restreindre. Ce fut fait par la loi du 15-25 ventôse an XIII (6-16 mars 1805). Elle ordonne que tout entrepreneur de voitures publiques et de messageries qui ne se sert pas des chevaux de la poste est tenu, par poste et par cheval attelé à chacune de ses voitures, de verser 25 centimes aux maîtres des relais dont il n'emploie pas les chevaux. Ce principe fut conservé jusqu'à la disparition de la poste aux chevaux en 1873 - (Internet)
La Corne d'Abondance - ancien relais de La Poste Aux Chevaux
(colection privée de Mmes RESSENCOURT)
On situe le relais de poste aux chevaux à l'emplacement actuel de l'auberge de la Corne d'Abondance.
Le plus ancien maître de poste connu est Charles Bouillant en 1744. En 1768, Blanton est maître de poste. En 1779, Mme Veuve Bouillard est maîtresse de la Poste.
Cauvin est maître de poste en 1780. Le 16 floréal an 3 (5 mai 1795), Cauvin, le maître de poste, possède vingt-quatre chevaux dans son écurie. Le 11 mai 1806, au nom de l'empereur et roy , Cauvin a les facultés et les aptitudes de remplir la place de maître de la poste aux chevaux de Bourgtheroulde située sur la route de Paris à Cherbourg, à la charge d'avoir le nombre de postillons, chevaux et équipages prescrits pour le service de ce relais et de se conformer en tous points aux lois et règlements sur le fait de ce poste sous peine de révocation.
Les chevaux, juments, mules, mulets, poulains et pouliches sont recensés en 1813 par décision de l'empereur Napoléon Ier pour une levée de chevaux. Quarante-cinq propriétaires des soixante-quatre chevaux et huit juments sont imposés de quatre francs par tête. Cauvin, maître de poste, possède quatorze chevaux. Il n'est imposé que pour deux car douze sont employés au service de la Poste. Les autres possesseurs de bêtes sont : le directeur de la Poste aux Lettres, un marchand de vin, un maréchal, onze cultivateurs, trois marchands cultivateurs, quatre marchands, deux boulangers, un fabricant, un notaire, deux marchands d'avoine, un boucher, un potier, un bourrelier, cinq aubergistes, un négociant, un huissier, un voiturier, un meunier, un fermier, un chirurgien, un distillateur, un fabricant de toile, un greffier de la justice de paix, un messager.
Cauvin décède le 23 avril 1815 à l'âge de soixante-treize ans. Son épouse Marie Catherine Beaucousin le remplace. Elle est âgée de quatre-vingt-cinq ans passés.