BOURGTHEROULDE - Les bâtiments communaux - Ecoles et Collège (1ère partie)

ECOLES  & INSTITUTEURS

 

 

 

(collection privée M. TIPHAIGNE)

           

           Il est fait mention d'une école en 1692.

Le 20 novembre 1790, Il n'y a plus de maître d'école.

Le 6 février 1791, Le Meunier, maître de pension à Paris, est nommé maître d'école avec un traitement de trois cents livres. Il est procédé à la fixation des durées des écoles et de leur mobilier. L'école est réouverte le lundi 14 mars par une messe du Saint Esprit.

A propos des Petites Ecoles, M. Pourpoint, maire, écrit le 14 mars 1791 au Président de La Londe, pour se servir de l'appartement attenant à celui de la halle poissonnière que feu le marquis de La Londe a bien voulu procurer pendant sa vie. Les écoles ont été interrompues par faute de maître. 

Le 23 mai 1791, les écoles, maison pour le maître, ainsi que la maison commune (mairie) et prison sont installées au-dessus des granges, pressoirs, écurie du presbytère, devenues inutiles par la suppression de la dîme.

Le 28 juillet 1791, le conseil municipal constate que M. Meunier a fait les Petites Ecoles pendant plus de trois mois. Il envisage son admission définitive.

            Le 30 janvier 1792, Louis Boutin, maître d'école, prête serment. Il enseigne d'après les principes de la religion catholique, apostolique et romaine.

Le3 prairial an 2 (25 mai 1794), Guillaume Pierre Baron, instituteur public, obtient un certificat de civisme. Il décède le 4 brumaire an 5 (25 octobre 1796), âgé d'environ 66 ou 67 ans.

En 1799, Jacques Leraître est instituteur.

Le 28 messidor an 10 (17 juillet 1802), le conseil municipal délibère sur le logement du maître d'école. Dans la cour du presbytère, existe un bâtiment à usage de grange qui peut, moyennant quelques améliorations, être convertie en maison d'école de manière à fournir à l'instituteur un logement convenable, un jardin et une petite cour, sans préjudice pour la maison presbytérale. Le produit de la vente des vieux bâtiments existant dans les dépendances du presbytère serait employé à l'établissement prévu.

Le 15 frimaire an 10 (6 décembre 1801), Michel Harest, instituteur particulier, prête serment : "Je jure fidélité à la Constitution". Le 7 ventôse (26 février 1802), il déclare fixer son domicile à Bourgtheroulde. Il a quarante-cinq ans, arrive de Thibouville, est marié à Marie Marguerite Moisson âgée de trente ans. Le couple a une petite fille, Sophie, trois ans.

 M. Lametterie est instituteur en l'an 12 (1803/1804).

Le 1er juillet 1821, une indemnité de logement de quatre-vingts francs est accordée à Jean Baptiste François Bisson qui a adressé une pétition au sous préfet de Pont-Audemer, arguant que Lametterie perçoit cent francs par an.

Le maître d'école quitte la commune en 1823. Le conseil municipal sollicite l'envoi d'une sœur de la Providence pour l'école des filles. Le logement de l'institutrice sera en nature (en argent pour le maître). Il est prévu de trouver un logement convenable et d'acquérir des meubles. Ainsi on pourra diviser et séparer les deux sexes !

           La sœur Delanoë de la communauté de la Providence, institutrice, veut changer de logement en février 1829. L'appartement qu'elle occupe est humide et malsain. Mme Cacherat désirant louer une partie de sa maison lui offre un local commode, habitable sans danger, rapproché et voisin de l'école. La commune, qui paie le loyer, sous-louera le logement si la sœur ne reste pas dans la commune. Mme Cacherat aura le loisir de résilier le bail.            

           Melle Roullant tient une école privée en 1829, autorisée par le recteur d'Académie de Rouen le 14 août.

           La commune n'a toujours pas de maison d'école ni de logement pour l'instituteur en janvier 1834. La loi du 28 juin 1833 permet de disposer d'un bâtiment à usage de bûcher et d'écurie qui se trouve dans le fond de la cour masure du presbytère le long de la propriété de M. Galot. M. le curé se sert peu du bâtiment. A peu de frais, on peut trouver pour l'instituteur une classe de grandeur suffisante, une cuisine, deux chambres et une cave. Pour le curé, il lui serait construit un bâtiment à usage de poulailler et lieux d'aisances. Il serait élevé des murs en terre couverts de paille de manière à diviser entièrement le local d'école d'avec celui du presbytère sans servitude pour l'un ou l'autre.

           En 1834, M. Buisson est instituteur. Pour se procurer une maison d'école, la municipalité obtient un emprunt de trois mille cinq cents francs suivant l'ordonnance royale du 16 décembre 1833. Angoville est désormais réunie à Bourgtheroulde et participera aux dépenses. Les frais divers nécessités à l'instruction des élèves indigents, imprimés relatifs à l'instruction primaire, agrandissement envisagé de la classe, frais de mobilier, rétribution que chaque élève payant devra acquitter.

.          En février 1838, la liste des enfants indigents admis aux écoles est établie : huit garçons et six filles. Chaque année, cette liste est revue. L'école est payante. Un bail est passé avec M. Gallot pour le logement de la sœur institutrice.

           M. Delacour, élève de l'Ecole Normale, est nommé instituteur et prend ses fonctions en novembre 1838. Il est logé pendant deux mois et quatre jours chez un aubergiste et réclame une indemnité de compensation.

           En 1838, le tarif payé par les parents des élèves est le suivant : 1 franc 25 pour les commençants – 1 franc 50 pour ceux qui commencent à écrire – 2 francs pour la classe supérieure. Ce tarif sera réévalué et maintenu jusqu'à la loi sur l'enseignement gratuit et obligatoire.

           En mai 1841, il y a deux écoles communales, dont celle des filles toujours tenue par une sœur de la charité. Onze garçons et seize filles sont admis gratuitement.

           Le conseil municipal, réuni le 8 mai 1844, délibère sur l'édification de l'école. La somme de quatre mille deux cents francs figure au budget supplémentaire pour être employée à cette construction. Le 15 novembre, la commune se propose d'acquérir un terrain d'une contenance de quatorze ares et quatre-vingt-trois centiares sur lequel sont édifiés trois corps de bâtiments : le premier à usage de maison d'habitation habité par la sœur institutrice, le deuxième précédemment à usage de maison d'habitation non occupé, le troisième à usage d'écurie et d'étable qui fait partie d'une propriété plus considérable, le tout appartenant conjointement et indivisément à MM. Vittecocq, Gruel et Poulard, d'une valeur expertisée de quatre mille trois cents francs par Payen, choisi par les trois propriétaires et Bosquier par la mairie. Les propriétaires ont pris l'engagement de vendre cette parcelle de terrain. La dépense pour la construction est envisagée à onze mille francs, déduction faite de la valeur des bâtiments à détruire. Il est prévu un logement pour l'instituteur et l'institutrice. La totalité des frais prévus est de quinze mille francs. La commune ne peut faire face à une telle dépense. La construction est envisagée pour l'année suivante. Des subventions sont demandées au département et au ministère de l'instruction publique.

           Le 5 mai 1845, rappel de l'article 9 de la loi de 1843 obligeant les communes à entretenir une maison d'école. Cinq mille francs figurent au budget supplémentaire de 1845 pour être employés à la construction de l'école.

           Le loyer de la maison d'école s'élève à cent francs en mai 1846. Un cinquième des écoliers est reçu gratuitement.

           La municipalité se propose d'acquérir des parcelles prises sur les anciens chemins, dont un chemin dit de la mare du Boulay qui est supprimé, le 15 novembre 1848, lors d'une réunion qui se tient dans la salle de la justice de paix. MM. Vittecocq, Gruel et Poulard s'abstiennent de délibérer, étant parties intéressées. Ils sont propriétaires d'une parcelle de quatorze ares et quatre-vingt-trois centiares ainsi que de trois bâtiments que la commune désire acquérir pour l'établissement d'une maison d'école.

           En janvier 1849, une enquête de commodo et incommodo a été effectuée pour le projet de l'acquisition de terrain et construction de la maison d'école. Vingt-neuf habitants y sont opposés : le prix du terrain est trop cher. La délibération du conseil municipal du 21 janvier 1834 est rappelée : construire l'école dans une portion de la cour du presbytère et revenir à ce projet représentant plus d'économie. Les constructions prévues sont trop importantes et provoqueront des charges nouvelles aux habitants. Il est aussi proposé de construire l'école sur la place du Jardinet si elle ne peut être construite à l'endroit choisi en 1834. Le conseil municipal réfute ces arguments : l'un des bâtiments que la municipalité se propose d'acheter a été amputé d'une chambre et payée à M. Galot quatre cents francs ainsi que  huit mille francs pour les soixante-huit ares et trente-huit centiares pris sur cette propriété pour la construction de la nouvelle route de Bourgtheroulde à La Mailleraye. L'ensemble des terrains et bâtiments a été acheté par MM Vittecocq, Gruel et Poulard aux héritiers, dont certains mineurs de M. Galot, sept mille deux cents francs plus frais pour une superficie de quarante-cinq ares. Les membres du conseil protestent de toute leur conviction sur le mot de spéculation consigné passionnément au procès-verbal d'enquête. Ils s'empressent de satisfaire à un cri de leur conscience en rendant hommage à la loyauté et au dévouement avec lesquels MM. Vittecocq, Gruel et Poulard exécutent leur engagement en toute obligeance.

           L'école se trouverait dans la partie la plus rapprochée du bourg sur le bord de la grande route. La façade serait de plus de cinquante-cinq mètres. Le premier projet de 1834 manque de sécurité : une mare mal aérée se trouve au fond du terrain du presbytère. La porte d'entrée de la future école se trouverait en face d'une grande mare publique dite Artus (*S'agit-il de l'actuelle mare Arthur désaffectée en réalité fort éloignée de l''école ?) dangereuse pour les enfants obligés de suivre un chemin fréquenté tous les jours par au moins cent cinquante chevaux qui viennent s'y abreuver. Quant à la place du Jardinet, elle est trop resserrée les jours de foire par l'emplacement des bestiaux et des marchandises. L'acquisition auprès des trois propriétaires est maintenue. Le conseil municipal demande une contre enquête qui sera présentée aux habitants. La construction de l'école s'avère urgente. Elle emploierait des ouvriers actuellement sans ouvrage et dans le besoin.

          Le 23 avril, le conseil municipal déclare qu'il y a lieu d'acquérir les terrains de MM. Vittecoq, Gruel et Poulard. Les vingt-deux opposants ont fait des affirmations erronées. L'un d'eux mentionne que chaque mercredi, jour de marché à Routot, il y a des passages de bandes de bœufs, vaches et moutons. Trois des opposants sont : Hocquigny, Bouquet et Heudebrand nommés administrateurs provisoires de la commune après les événements de février et avril 1848 à la suite de la révocation de M. Vittecocq, maire. Les principaux opposants sont : Vornier, Saint Amand, Constentin, Lemenu, Lefèvre et Pierre, nommés conseillers municipaux adjoints aux administrateurs provisoires en remplacement de la majorité des conseillers municipaux actuels, alors en titre, frappés de révocation et rappelés depuis dans l'administration par le suffrage universel de leurs concitoyens. Soixante-dix-sept habitants adoptent le projet, trente le regrettent. L'acquisition des terrains se fera le plus tôt possible.

           L'article 36 de la loi du 15 mars 1850 oblige toutes les communes d'entretenir une maison d'école. Le 2 mai, l'autorisation de cette construction est accordée : une école pour les garçons et une pour les filles. L'adjudication aura lieu au rabais le dimanche suivant et devra être conforme au cahier des charges du 14 avril 1850 approuvé par le préfet le 25 du même mois.

           Le 28 août 1850, le préfet propose de réduire les frais consacrés à l'édification de l'école qui s'élèvent à quinze mille trois cents francs. Cette somme doit être ramenée à huit mille ou neuf mille francs. Ce qui priverait l'institutrice de logement. Cette réunion du conseil municipal apprend que non seulement la sœur institutrice est fort mal logée, mais que les cours qu'elle donne ont lieu dans son appartement. Elle a été obligée d'établir une classe dans… sa cuisine ! Il y a entre soixante-dix et quatre-vingts filles scolarisées à Bourgtheroulde. Certaines viennent des communes environnantes : Bosbénard Commin, Thuit-Hébert, Infreville et Boscherville qui n'ont pas assez d'importance pour avoir une institutrice et en seront toujours privées. La sœur fait preuve d'un zèle infatigable envers de nombreuses élèves pour leur éducation ce qui mérite d'être encouragé par l'administration.

           Au cours de la même séance, il est mentionné que la salle de la mairie sert de classe à l'instituteur. Il y a quinze ans que l'on délibère pour ériger une école dans le village. Il est difficile à la commune d'obtenir un secours de trois mille cinq cents francs. Elle fait des économies, n'a pas de biens communaux à vendre et ne veut pas infliger un impôt extraordinaire à chaque habitant qui dépense au moins vingt francs par an pour loger les troupes. La plupart des habitants sont de petits marchands de détail possédant peu d'immeubles et déjà soumis à des impôts élevés par leurs patentes.

           Delacour, instituteur primaire, démissionne par lettre adressée à M. Rozée inspecteur des écoles primaires. Le 24 avril 1852, le conseil municipal donne la préférence à un instituteur laïque et non à un frère engagé dans une congrégation religieuse. Toutes les communes environnantes ont des instituteurs laïques.

          La construction des écoles est achevée en 1853. Les débats, atermoiements, chicanes politiciennes et surtout le manque de moyens financiers sont à l'origine d'un délai aussi long pour que la commune soit dotée d'une école. Il s'agit du bâtiment en briques de l'établissement actuel sur lequel est inscrit : « Ecoles Communales ». Le vœu de la municipalité est exaucé après dix-neuf années d'attente…



11/05/2009
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