BOURGTHEROULDE : Les cimetières

LES CIMETIÈRES

 

                Le premier cimetière se trouvait autour de l'église.

                Le 20 Fructidor an 2 (17 août 1794) a lieu la vente des pommiers du cy-devant cimetière.

                Le 26 septembre 1800, une commission est nommée pour faire un rapport sur les réparations des murs du cimetière. Le 1er octobre, un devis des réparations est adopté vue la grande urgence. Le 30 octobre, le maire est dans l'impossibilité de faire réparer le mur du cimetière par le refus que font les détenteurs et jouissants des petites boutiques qui depuis longtemps ont été édifiées sur le territoire de ce même cimetière, faisant face au Pavé (Grande Rue actuelle), de payer en ses mains le montant de ce qu'ils doivent à la commune pour l'occupation de ces boutiques depuis au moins dix années. Ces boutiques n'ont jamais été une propriété de la cy-devant Fabrique, mais bien une propriété communale, suffisamment prouvé par la seule inspection de leur situation sur le dit cimetière. Les fabriciens ont reçu jusqu'en 1791 le produit de ces mêmes boutiques et ce parce qu'ils étaient obligés de pourvoir aux frais de sépulture des pauvres et à l'entretien de la clôture du cimetière. Le maire est autorisé à relever le prix des locations et d'en employer le montant à la réparation et la réédification des murs de clôture et barrière. En cas de refus, il sera fait des sommations, exploits, diligence et recours aux tribunaux.

                 Le 23 juin 1801, le revenu des petites baraques situées sur le cimetière est consacré à l'édification du mur. Le 18 février 1802, le maire fait remarquer que la clôture du cimetière de 6 mètres et demi n'empêchent pas le passage continuel des animaux. Il porte réclamation sur la décence et le respect dus au lieu de sépulture publique. Le clôture qui manque doit être ainsi faite qu'elle empêche à l'avenir l'installation des étals des marchands. Le 17 juillet 1802, la construction de trois boutiques est prévue sur une place vague se trouvant entre la voie publique et le cimetière qui serait ainsi parfaitement fermé. L'autorisation de leur construction permettrait d'accroître les revenus de la commune. Le 11 avril 1803, le mur du cimetière est déclos sur une longueur de presque dix mètres. Il est décent eu égard au respect que l'on doit aux mânes de ses concitoyens d'en fermer l'entrée.

                En 1809, Mme Marie Barbe Goude, veuve de Louis Pourpoint, ancien maire, fait une donation perpétuelle et irrévocable d'un pré appelé La Noé d'une superficie de 34 ares et 32 centiares aux conditions suivantes : la commune accepte d'acquitter les taxes foncières et autres ; un service solennel sera célébré et chanté dans l'église le jour où le dit cimetière sera béni pour le repos des âmes des : mari, parents décédés de la donatrice et pour elle-même si elle était décédée ; le jour de la Sainte Barbe un service et messe haute seront dits et chantés à perpétuité ; il sera fourni pour appeler à cet office une sonnerie, le luminaire et les ornements ; la commune s'engage à donner un droit de sépulture à perpétuité pour Mme Pourpoint et sa famille auprès de la croix qui sera plantée, dans un rayon de 2 mètres 600 millimètres autour de cette croix. La commune accepte le don et les conditions.

                Le vieux cimetière est désaffecté en 1812.

                Les murs du cimetière s'écroulent en 1817. L'autorité ecclésiastique prononcera l'interdit du lieu si les murs ne sont pas relevés avant le 1er novembre.

                Il est rappelé, le 8 novembre 1869, que le cimetière est trop humide. Les corps sont submergés. Le fossoyeur se plaint d'odeurs nauséabondes quand il creuse des tombes. Pendant plus de 10 ans, ce cimetière serait mis en prairie et non soumis à la culture. Un plan topographique est établi par Delacour, géomètre. Les terrains de MM. Marais et Hermier ( n° 230 sur le cadastre) sont bien situés : en haut du bourg et en bonne exposition.

Les deux propriétaires ne sont pas d'accord pour vendre en février 1870. Ne disposant pas de moyens financiers, la commune prévoit pour cet achat des souscriptions de concessions prises à l'avance. Le maire est autorisé : 1) à acquérir les terrains par voie d'expropriation – 2) à favoriser l'acquisition de places en concessions perpétuelles 75 francs le mètre carré,  concessions trentenaires 30 francs, concessions temporaires 15 francs.

Les troupes allemandes occasionnent des dégâts dans le cimetière en janvier 1871.

Le 14 septembre 1871, M. Gasse, propriétaire à Bourgtheroulde et industriel filateur d'Elbeuf (qui vient de faire construire un superbe édifice désormais connu sous le nom de château Keller) propose la donation d'un terrain situé le long de la route du Gros Theil pour l'établissement d'un nouveau cimetière, sous réserve d'un emplacement pour lui et sa famille. Le conseil municipal accepte le don avec reconnaissance et décide la fermeture du cimetière actuel. L'acte de donation sera passé devant notaire.

Le 16 avril 1872, sont établis : le procès-verbal de l'estimation du terrain donné – le procès-verbal de l'enquête de M. Savin agent voyer – le plan en double du terrain donné – la délibération en double de l'acceptation de la donation – le certificat de vie de donation – le certificat de position de fortune – le certificat des ressources suffisantes pour la construction du cimetière – la délibération en double du tarif des concessions – l'acte de donation – le plan visuel du nouveau cimetière – le plan visuel de l'ancien – l'état de la population et le nombre de décès pendant les dix dernières années – le certificat du conservateur des hypothèques – l'engagement des concessionnaires en double – le certificat des publications du tarif des concessions – le devis des travaux de clôture et autres à faire au nouveau cimetière. Le devis estimatif est de 5.467 francs 87. En acceptant cette donation, la commune dispense M. Gasse de sa part au bureau de bienfaisance.

L'ancien cimetière est désaffecté en 1872.

En août 1872, les terrassements, clôtures et grilles du nouveau cimetière s'élèvent à 760 francs, somme qui n'était pas prévue au budget.

Des travaux urgents sont à exécuter au nouveau cimetière en février 1873. Le devis s'élève à mille deux cent quarante-trois francs soixante-quinze

Le 3 mai 1873, M. Gasse est autorisé à faire construire un caveau à un mètre soixante-quinze du mur de clôture.

Les frais engagés pour la clôture du nouveau cimetière sont pris sur les dédommagements de guerre lors de la réunion du conseil municipal du 31 mai 1873.

Une somme de 2.300 francs provenant des concessions prises dans le nouveau cimetière est placée en rente à 5 %.

Le 11 juin 1873, le conseil municipal décide : 1) les concessions perpétuelles pour caveaux seront placées dans la partie gauche en entrant – 2) les concessions trentenaires seront situées à gauche du caveau de M. Gasse, celles de 15 ans à droite – 3) ces concessions seront séparées entre elles par une distance de 60 centimètres.

En mars 1874, des sapins sont plantés autour du cimetière et deux autres arbres à l'entrée. En mai, l'allée principale est empierrée. Des travaux d'empierrement de marne et de sable sont faits au cimetière en août 1875.

140 francs sont votés le 7 novembre 1878 pour l'exhumation du corps de Mme Pourpoint et ceux de sa famille ainsi que celui de M. Deline ancien médecin de Bourgtheroulde afin qu'ils soient transférés dans le nouveau cimetière.

L'ancien cimetière est devenu un terrain communal en 1882. Les arbres qui s'y trouvent sont vendus. Le produit sert à refaire la clôture et la porte.

Le 15 juin 1892 l'exhumation des soldats tués pendant la guerre de 1870/1871 qui reposent dans l'ancien cimetière est décidée. Le ministre de l'Intérieur met à la disposition de la municipalité les fonds nécessaires qu'elle ne peut assumer ainsi que les monuments qui seront élevés, à la condition que la commune concède gratuitement à l'état le terrain de la nouvelle sépulture. Le conseil municipal décide à l'unanimité qu'il sera concédé gratuitement et à perpétuité à l'état le terrain nécessaire à y déposer les restes des soldats français et prussiens inhumés à Bourgtheroulde en 1871. Le conseil désigne pour les tombes françaises le terrain teinté en bleu dans le plan du nouveau cimetière et pour les tombes prussiennes celui qui est teinté en rose. Le maire expose le 30 août qu'en présence de la dépense élevée que nécessitent l'exhumation et l'érection de deux monuments pour les soldats français et allemands, il est regrettable de ne pas avoir demandé à l'autorité supérieure l'autorisation de faire déposer les restes des soldats français dans un caveau qui serait créé à cet effet sous le monument qui existe sur la place publique de Bourgtheroulde et qui a été érigé en mémoire du combat de 1871. Les restes des soldats allemands seraient déposés dans le nouveau cimetière.

Lors de la réunion du conseil municipal du 14 août 1895, il est constaté que dans la partie du cimetière communal consacré aux concessions perpétuelles, vu l'importance des monuments élevés par les familles, l'espace devient insuffisant pour livrer passage aux corps et aux matériaux de construction à y transporter.

 Le 18 mai 1903, la municipalité demande la désaffection de l'ancien cimetière, soit pour en tirer profit, soit en vue d'une location, soit en vue d'une vente. La vente de l'ancien cimetière est proposée le 13 novembre. Il faut auparavant procéder à l'exhumation des sépultures perpétuelles qui sont au nombre de trois, dont les soldats français et prussiens. Le 7 décembre, la municipalité décide de s'en remettre à la Société du Souvenir Français, qui fête solennellement chaque année l'anniversaire du combat du 4 janvier 1871, pour procéder à l'exhumation des militaires et à leur translation au niveau cimetière. Le 12 décembre, il est décidé que les soldats militaires de la guerre 1870/1871 seront inhumés dans deux parcelles de terrain de chacune deux mètres de long sur deux mètres de large, choisies dans le côté sud-est à l'angle est du cimetière. Ces concessions perpétuelles sont concédées gratuitement à l'Etat. En février 1904, M. Braquehais, marchand de pierres, fait les exhumations des soldats ainsi que la translation au nouveau cimetière des corps de M. Deline (docteur à Bourgtheroulde) et de Mme Pourpoint.

On peut voir dans l'actuel cimetière les deux pyramides sous lesquelles sont inhumés les restes des soldats français et prussiens.

 

 

L'ancien cimetière est mis en adjudication. La croix qui s'y trouve est déposée au presbytère.

Des remerciements sont adressés le 18 avril au Souvenir Français qui prend à sa charge les exhumations des soldats français de la guerre de 1870. Une somme de vingt-sept francs douze centimes, trouvée dans une des tombes, sera employée à l'acquisition d'une couronne qui sera déposée sur la nouvelle tombe.

Le 9 mars 1919, la municipalité décide de concéder dans le cimetière communal un emplacement suffisant dans le carré actuellement libre en face des concessions Vittecoq et Gruel pour la sépulture des soldats de la commune morts au champ d'honneur, ou décédés des suites de leurs blessures, ou dans des hôpitaux pendant la guerre 1914/1918. Un monument commémoratif sera élevé en leur mémoire sur le terrain concédé sur lequel seront inscrits tous les noms des soldats de la commune morts ou disparus pendant la guerre. Mille francs seront pris sur les fonds libres. Une quête sera faite par les membres du conseil municipal pour parfaire la dépense et permettre d'élever un monument digne des glorieux morts tombés au service du pays.

En juin 1999, il est jugé que l'extension du cimetière ne se poserait pas avant 2010. Trente-trois thuyas,  plantés à la périphérie, offerts en 1931 par M. Rafin (qui fut maire et pépiniériste) sont abattus. 

Un colombarium de huit cases est construit en 1999.

 



17/05/2009
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