LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE - 1791

1791 - Le jour du serment civique du curé de Bourgtheroulde est fixé au 24 janvier en exécution du décret du 27 novembre 1790.. La loi du royaume et décret de l'Assemblée Nationale du 27 novembre indiquent que les serments ecclésiastiques seront faits à l'issue de la messe.

Deux commissaires sont nommés à l'adjudication du 27 pour la vente des biens nationaux à la salle du district de Pont Audemer.

Le 6 février, en l'église de Bourgtheroulde, Robert Pinchon, curé, prête le serment civique. Il se rétracte par une lettre manuscrite en date du 12 février. (*Le pape Pie VI avait ordonné entre-temps aux prêtres de ne pas prêter le serment civique, craignant un schisme provoqué par la nomination des religieux par l'Etat français).

Boutin greffier, rejoint son régiment. Il est remplacé par Tallon qui prête serment.

Le 20, Lenoble et Neveu ont étalé et vendu devant leurs portes différentes marchandises pendant et après la messe et écopent de douze livres d'amende chacun.

Le 26, le débit de viande est autorisé par adjudication pendant le carême pour cause de maladie et de passage de troupes de ligne. Un seul boucher, Coullebœuf, qui versera 75 livres aux pauvres, délivrera de la viande sous la surveillance de Dain, officier municipal.

Le 8 mars, Jean Pierre Fouquet prétend qu'il ne possède pas 400 livres de rente, mais fait un don patriotique.

Le 13, nouvelle altercation chez le cafetier Delangle chez lequel des consommateurs font du tapage. La Garde Nationale est traitée de garce quand Payen et Bourgallé s'interposent. Payen réplique en disant à la femme Delangle qu'elle est une canaille. Pierre Neveu est un des contrevenants. Payen l'accuse de l'avoir pris au collet.  

Le 9 avril, des jeux de banque sont tenus chez le cafetier Oursel par un homme et une femme de Rouen qui ne peuvent présenter des certificats de mariage ou de vie. Il leur est interdit de résider dans Bourgtheroulde au-delà de vingt-quatre heures.

Le 7 mai une contravention est infligée aux boulangers Tassel et Le Bourg qui ont vendu du pain trop cher. Ils doivent se conformer aux ordonnances sur le pain et paient une contravention qui est versée aux pauvres de la commune. Le 15, le poids et la qualité du pain sont vérifiés chez les boulangers du village. Tassel et Le Bourg sont dans l'illégalité car ils se conforment aux poids de Rouen. Le 19, Tassel et Le Bourg abandonnent leur état.

Le 17 mai, Louis Pierre Pourpoint, maire, démissionne. Pour ne pas entraver les délibérations de la municipalité, il offre de laisser à sa disposition la chambre lui appartenant et cédée pour usage de maison commune. 

Le 23, Mullot est nommé président des délibérations du conseil municipal. Il est fait mention d'insultes à l'égard de Pourpoint ainsi que de troubles et insurrection dans le bourg. Le maire démissionnaire est prié de reprendre ses fonctions. Pourpoint et le secrétaire de la municipalité ont reçu des menaces de mort. Pourpoint accepte de reprendre sa charge de maire. Tallon redevient secrétaire.

Les écoles, maison pour le maître, maison commune, prison, sont transférées dans le presbytère, au-dessus des granges, pressoir, étables, écurie, devenues inutiles par suppression de la dîme. Il est demandé l'autorisation de vendre les bâtiments situés dans la cour du presbytère. Les deniers récupérés serviront à l'établissement des locaux communaux.

Le 4 juin, Il est fait un rappel des décrets de l'Assemblée Nationale, en particulier sur la liberté.

Le dimanche précédent, à l'issue des vêpres, les habitants de la paroisse ont requis des officiers municipaux qui en sortaient de faire supprimer les écritures funèbres et armoiries dans l'église et au dehors. Ce qui sera exécuté par des ouvriers au frais de la communauté.

Le 23 juin, lecture est donnée d'un décret de l'Assemblée Nationale qui mentionne le départ du roi et de la famille royale. Les personnes sortant du royaume or et munitions seront arrêtées. Les fonctionnaires publics, gardes nationales, troupes de ligne de l'Empire, empêcheront tout soulèvement. Le décret est apporté par un cavalier de la gendarmerie de Bourg Achard. Les aubergistes et les loueurs de chevaux doivent déclarer leurs clients. La distribution des journaux et papiers sera faite par la directrice des postes.

Obligation est faite à tous les habitants de Bourgtheroulde de s'inscrire sur le registre de la Garde Nationale. Dans l'église, sur le pilier de l'Evangile, liste des inscrits ; sur celui d'en face, ceux qui ne le sont pas, d'où déchéance de citoyen actif.

Le port des trois couleurs est obligatoire au chapeau ou à la boutonnière.

 Le 24, le major de la Garde Nationale, Michel Grandin, lit une lettre apprenant l'arrestation du roi. La cloche est sonnée à l'instant, la caisse battue dans les rues. Les habitants se rassemblent dans l'église. Un Te Deum est entonné par le cy-devant abbé Frigot. Le curé Léger lit une lettre invitant à participer à une messe chantée le lundi 27 à dix heures, suivie d'un Te Deum. Tous les officiers municipaux des paroisses environnantes sont invités. Les habitants ayant maison sur le Pavé (* Grande Rue) seront tenus de l'illuminer de neuf heures à minuit.

Le 26 juin, la veuve Lequesne, directrice de la poste aux lettres, ouvre par erreur une lettre adressée à François Béliard. Elle apporte le paquet destiné à Bourgtheroulde : le journal « l'Abeille » contient un passage contraire aux principes de la vérité, constitution, bonheur du patriote français. Le journal est retenu en la chambre de la mairie. Une lettre de Barbier, des Postes de Rouen, révèle que la dite Lequesne, son fils et sa fille, se sont plaints à lui des ordres de la municipalité de Bourgtheroulde d'avoir à présenter le courrier : une lettre de Paris adressée à M. de Marcouville qui est mandé sur-le-champ, une autre à M. Servinge capitaine au 14ème régiment d'infanterie à son passage à Bourgtheroulde qui lui a été remise à son arrivée.

Le 30 juin, des bruits se répandent dans le bourg : des attroupements de personnes ont lieu dans deux maisons, l'une à Mauny, l'autre à Thouberville. Il est question de trafic de munitions et de chevaux. Deux commissaires sont nommés pour s'assurer de la vérité en faisant des perquisitions.

Le secrétaire Tallon a cessé ses fonctions. André Bataille, clerc de notaire, le remplace le 30 juin et prête serment.

Le 7 juillet, Ecorcheville et Dévé vont en députation à Pont Audemer pour préparer la fête de la Fédération d'Evreux.

Le 28, une lettre est adressée à Pillon, collecteur des impôts de 1789. Le rôle ne lui a pas été fourni, a été fait par la municipalité, porté au conseiller de Rouen et n'a pas été remis à Pont Audemer.

Le 21 août, Jacques Béranger, garde messier de M. de La Londe, est nommé pour le recouvrement du rôle des impositions de 1790.

Vingt-huit habitants se présentent pour la défense de la liberté et le maintien de la constitution (*Garde Nationale). Les pauvres ne pouvant payer leur habillement, il est demandé qu'ils soient équipés par la Nation.

Le 4 septembre, suite à une lettre du district de Pont Audemer, la ferme de Saint Nicolas, enclavée dans la forêt, n'est suspectée d'aucun danger.

Dévé, capitaine de la Garde Nationale et sa compagnie se rendront à Evreux le 10. Le 8, Grandin, commandant de la Garde Nationale a requis de lui remettre vingt-deux fusils envoyés par le district de Pont- Audemer en vue du départ des gardes nationales pour Evreux. Devé, capitaine, démissionne. Il ne veut être que simple fusilier.

Le 16, violente diatribe contre la souveraineté, abus, privilèges… Un Te deum est chanté  dans l'église devant tous les habitants.

 Le 24, le conseil convoqué par le maire veut se retirer, ignorant la cause pour laquelle il a été requis.

Le 1er octobre, réclamation de plusieurs personnes suite à l'effacement des écritures funèbres dans et hors de l'église. Ceux qui ont accompli ces actes sont payés.

Le 25, Proclamation de l'Acte Constitutionnel de la France. Des réjouissances sont ordonnées par décret de l'Assemblée Nationale du 15 septembre. La constitution française acceptée par le roi sera solennellement proclamée le dimanche suivant : grande messe solennelle annoncée le samedi par le son du clocher et de la caisse. La Constitution sera lue sur la place du marché au bled où un feu sera allumé en présence de la Garde Nationale, du public… Un Te Deum sera chanté. Il est ordonné aux habitants d'illuminer leurs maisons, bâtiments et portes donnant sur le Pavé de Bourgtheroulde de six heures du soir à deux heures du matin. Des procès-verbaux seront infligés aux non allumeurs. Un avis sera placardé et affiché.

Le 29, il est constaté que le bourg est exposé à un grand incendie par négligence de ramonage de cheminée. Le 2 novembre, Igouf constate que le boucher Coulbeuf s'est permis de faire griller un porc dans un bâtiment en chaume au risque de déclencher un incendie. Coulbeuf paie 5 livres d'amende. Le 15, les cheminées sont visitées. Pierre Louis Carité, garde messier, est nommé commissaire pour cette inspection et prête serment.

Le 20 novembre, Langlois, charron, est chargé par adjudication de la perception et du recouvrement des contributions pour 1791.

Le 21, des malveillants, ennemis de la tranquillité générale et la Révolution, lancent des injures aux officiers municipaux et provoquent des émeutes dans le bourg. Harel et Dévé sont habilités pour recevoir les dénonciations et juger.

Le 3 décembre, Couette et sa femme Marie Antor, originaires de La Fresnay en Caux, ont l'autorisation de s'installer comme boulangers avec leurs trois enfants. Le 21, Couette, dont la patente n'a pas été vérifiée, est interdit d'exercer son métier jusqu'à vérification.

Le 22, Hazé (*Duhazé) est nommé garde de la forêt de La Londe, devenue forêt nationale. Il est assisté de Pillon pour les perquisitions dans Bourgtheroulde.

Le 27, Bussy et Cacherat dénoncent les abus des pouvoirs aristocratiques : fossés creusés sur l'ordre du marquis de La Londe évoqués. Ils espèrent du procureur de la République que la halle de la poissonnerie sera démolie (*ce qui fut fait en 1794).



17/04/2009
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