LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE - 1792 - 1793 - 1794 - 1795

1792 – Le 14 janvier, nouvelle affaire Delangle qui lance des injures à Louis Carité, ayant sur son épaule gauche le chaperon aux trois couleurs de la Nation, à propos de deux chevaux sellés non attachés auprès de la halle aux blés. Delangle, sa femme et Ygouf sont invités à comparaître pour injures. Le 30, Delangle est condamné à une peine de prison. Il promet de s'assagir et paie 12 livres d'amende.

Le 7 février, des abus sur les foires et marchés sont observés. Les poids et mesures sont remis à la maison commune pour vérification. Le François, perruquier, insulte la municipalité. Injures rapportées par Boismare, officier municipal.

Le pain manque car le blé augmente. Du pain est vendu illégalement par des habitants de Petit-Couronne et La Bouille le 3 mars.

Le 28, autre affaire Delangle. Pierre Louis Carité entend des coups de fusil ou de pistolet provenant de chez le cafetier. Mme Delangle profère des injures. Le couple est invité à comparaître le samedi suivant. 

Le 8 mars, des troubles sont signalés au Neubourg où ont lieu des attroupements. La halle aux blés de Bourgtheroulde est gardée par la Garde Nationale.

Leclerc est nommé le 9 mars pour le parcage des bestiaux divaguant et prête serment.

Le secrétaire Bataille n'exerce plus ses fonctions depuis le 22 février. Louis Boutin, maître écrivain, est élu. Il prête serment et est tenu au secret. Son salaire est de 120 livres par an.

Le 10, le procureur de la République est absent. Le 24, Delangle est condamné à 50 livres d'amende, mais une demande d'annulation est formulée par défaut de jurisprudence : convoqué le 10, le procureur étant absent, il ne peut être jugé deux fois. La condamnation est ramenée à 12 livres.

En mai, la filature de coton a considérablement diminué. Les pauvres valides sont sans travail.

Le 19, une grande messe est célébrée  en l'honneur du culte de l'Etre Suprême par l'évêque de l'Eure en présence de cent cinquante fusiliers pour maintenir l'ordre. Les propriétaires ont été priés de répandre de la « pavée » (*cailloux concassés utilisés pour revêtir le sol et boucher les ornières) de la porte des marchands à la maison de la Poste (*relais de poste aux chevaux, situé à l'endroit de l'actuelle auberge « La Corne d'Abondance »). Les propriétaires de la porte des marchands au moulin de Bourgtheroulde situé chemin d'Elbeuf rempliront les ornières et aplaniront les chemins.

Les sommes collectées dans l'église pendant la messe du 19 mai par Melles Fouquet, Peuffier, Dévé et Lequene seront versées à Dain pour être distribuées aux pauvres. En réalité, les sommes quêtées sont données au curé de Saint Ouen de Thuit-Heudebert (*Saint Ouen du Tilleul). Le corps municipal décide que l'argent sera remis à Dain. Les demoiselles qui refusent sont menacées d'être condamnées à verser 100 livres conjointement à Dain pour les pauvres de la commune. Ces quatre jeunes filles ont été trompées par les raisonnements des ennemis du genre humain. Trois sont désabusées par les réflexions de leurs parents. Melle Peuffier, mineure et fille de chirurgien, refuse de donner le produit de sa quête et est bien décidée à le garder.  Il lui est désormais interdit de quêter. Le 11 août, Melles Jouanne, Quesné, Savouret et Harel son nommées chacune pour quêter pendant un trimestre qui commencera le lendemain de la fête de saint Laurent.

Une lettre du 15 juin 1792 signée par Pourpoint indique qu'il est nommé par le corps municipal de Bourgtheroulde le jour même (*lettre insérée dans le registre de 1844).

Peuffier est nommé maire entre le 7 juillet et le 11 octobre.

Le 8 juillet la Patrie est proclamée en danger. Un fonctionnaire public ne peut s'éloigner de son poste. Tout citoyen en état de porter les armes sert dans la Garde Nationale (décret du 4 mai). Quand un décret déclarera que la Patrie n'est plus en danger, la grosse cloche de l'église sera sonnée que de la réquisition de la municipalité. Les gardes nationales sont tenus de venir en armes.

Il est fait obligation aux citoyens de porter la cocarde. Sans cette dernière ou autre, le citoyen contrevenant sera amené à la municipalité. La délibération est lue à la grand messe et affichée.

Le 5 août, nomination de Eudeline fusilier du bataillon de la Garde Nationale, Dehors commandant, Mutel sous commandant. Ils porteront la bannière de la Fédération.

Le 2 septembre, la diminution du blé est annoncée au son de la clochette. Marie Anne Larcier, épouse Perdrix, d'Infreville, apporte à la municipalité un pain payé trop cher chez le boulanger Tassel qui est cité à comparaître. Le 30 septembre, le boulanger Torton vend un pain trop cher à la Garde Nationale. Il est aussi cité à comparaître et condamné le 5 octobre à six livres d'amende pour les pauvres. Le 7 octobre, Cauvin présente la récolte de vingt-trois sacs de blé. Le 11 octobre, il est demandé d'approvisionner la halle aux blés. Le 6 novembre, des boulangers cuisent du pain blanc alors que le peuple manque de pain. Le 10, les halles sont surchargées de marchandises : les boulangers ne peuvent approvisionner leurs boutiques mais sont obligés de fournir du pain de bonne qualité… Le 18, quatre fusiliers escortent la distribution du pain. Le 24, conflit entre deux boulangers sous la halle, le prix du blé a augmenté.

Le 1er octobre, des habitants tiennent des propos déshonorants à l'égard de la Garde Nationale. Insultes et mauvais traitements provoquent des troubles.

Le 16 octobre, Peuffier, élu maire, prête serment. Boutin est admis à continuer ses fonctions de greffier. Dain est nommé trésorier.

 Le 28, Renault, commandant du  3ème bataillon de la Légion du Nord conduit l'abbé de Berville dans la maison d'arrêt de Bourgtheroulde sur ordre de Martel, capitaine de la gendarmerie de Pont-Audemer.

Le 29, des étrangers se permettent de vendre dans le village du pain de mauvaise qualité, du bois, de la chandelle, de la paille pour lit de camp, une guérite et de la cire à cacheter.

Un changement est fait à la matrice du rôle de la contribution foncière. En 1791, il a été oublié une portion de la forêt domaniale dite vulgairement forêt de La Londe : vallée, triège et ferme de Saint-Nicolas. Cette ferme a été attribuée à La Londe. Elle reviendra dans le patrimoine de Bourgtheroulde.

Le 1er décembre, Délangle, commandant de la 4ème compagnie de Bourgtheroulde de la région Nord et Roussel sous-lieutenant, ont inutilement commandé un sergent, deux caporaux et vingt-sept fusiliers.

Le 2 décembre, Peuffier est réélu maire.

Prosper Langlois est nommé percepteur des contributions et autres pour 1792.

1793 - Le 19 janvier, Guillaume Duhazé, François Alix et André Delamare, gardes forestiers de la forêt nationale, déclarent les dégâts perpétrés par des délinquants. Ils demandent que leur soit accordée une garde suffisante pour les escorter. Le commandant de la Garde Nationale est tenu de fournir douze hommes pour leur prêter main forte.

Le 27, il est mentionné que les séances du conseil municipal se tiennent chez Legras.

Le 3 février, un certificat civique est accordé au citoyen Pourpoint, notaire, qui ne peut sans cela exercer ses fonctions. 

Le 10 mars, un avertissement est donné aux poissonniers qui exposent au-delà de la halle autorisée. Ils mettent en danger le public qui risque d'être écrasé par les voitures. Défense est faite de vendre en dehors de la halle.

Une délibération du Conseil Général du département de l'Eure du 5 mars a fixé le prix du blé froment. La classe indigente a droit à la sollicitude de la municipalité. Défense est faite aux boulangers de vendre leur pain plus de trois sols la livre sous peine d'amende de trois cents livres. Le 2 juin, les grains et farines sont vérifiés. Suite à des dénonciations, il y a des visites domiciliaires effectuées par le commissaire de recensement assisté de douze hommes de garde. Le 7 juin, deux commissaires, accompagnés du greffier, sont nommés pour opérer des visites chez les boulangers. Le 15 juin, le corps municipal, assemblé en tribunal de police, autorise après remontrance aux boulangers, de vendre trente-quatre sols le pain de douze livres. Le 3 octobre, certains boulangers se permettent de vendre la tourte de pain de bonne qualité jusqu'à trente-neuf sols. Il est interdit de vendre la tourte de douze livres au-delà de trente-six sols. La qualité du blé exposé sur le marché est contrôlée par Etard et Lejeune. Le 13 octobre, les cultivateurs occupant les fermes des émigrés refusent de livrer leur blé. Le Directoire de Pont-Audemer exige que ce blé soit versé dans les magasins nationaux. Le conseil municipal remet les noms des cultivateurs qui occupent ces biens.

Le 13 juin, Jacques Philippe Boutigny, laboureur de 54 ans demeurant à Infreville, demande un certificat de civisme. Boutigny habite un corps de ferme appartenant au sieur Louis Paul Le Cordier soupçonné d'émigration. Le 18 septembre, un nouveau certificat de civisme lui est délivré dans lequel il est indiqué que Louis Paul Le Cordier est soupçonné d'émigration ou émigré depuis cinq ans.

Délibération du 12 juillet : le dimanche 15 aura lieu avec solennité l'Acte Constitutionnel : 1) Publications à l'issue des vêpres - 2) Garde Nationale convoquée - 3) La bannière fédérative et le drapeau tricolore seront déployés et portés par la Garde. Une pique surmontée d'un bonnet de la Liberté à laquelle sera attaché l'Acte Constitutionnel précèdera le corps municipal - 4) La lecture de l'Acte sera faite aux différentes places publiques. Le cortège se rendra à l'église où il sera donnée la lecture de la Convention aux Français. Un Te Deum sera chanté ainsi que le Domine Salvan Fac Genem. Le tout au son des cloches - 5) Exécution du présent arrêté : les citoyens sont requis. Les absents seront suspectés d'incivisme. Les copies seront affichées samedi et dimanche aux lieux accoutumés.

Le 7 août, la lecture de l'arrêté du district de Pont Audemer est donnée -  Plan du samedi 10 : «

 I - Un Autel de la Patrie sera surélevé au pied de l'arbre de la Liberté de la place du Jardinet. Sur ce même lieu, un bûcher surmonté du chapeau, servant anciennement à la garde dite de saint Laurent, reste de l'ancienne fondation, sera pareillement dressé.

II – Ce brasier servira à consumer : 1)l e vieux signe de notre esclavage – 2) tous les aveux que les cy-devants sont invités à déposer sur l'Autel de la Patrie – 3) Tous les ouvrages libertaires que la municipalité a pu se procurer.

La marche commencera à midi à partir de l'église où un Te Deum sera entonné en action de grâce de ce que l'Acte Constitutionnel a généralement été accepté par la Nation Française. La force armée du canton, décorée de ses drapeaux, marchera au son des tambours, sur deux colonnes, vers l'Autel de la Patrie, qu'elle entourera, ainsi que le bûcher. La municipalité, précédée de l'Acte Constitutionnel, marchera dans le centre et le cortège se rendra à l'Autel de la Patrie où le maire du lieu, après avoir brûlé de l'encens en l'honneur de la Liberté, prononcera au nom de tous le serment de maintenir la Liberté, l'Egalité, la Sûreté de toutes les personnes, des propriétés, l'Unité et l'Indivisibilité de la République. A quoi chacun répétera : "Je le jure ! ". On entonnera ensuite un cantique en l'honneur de l'Acte Constitutionnel. Après quoi on mettra le feu au bûcher, qui, brûlant en l'honneur de la Liberté Républicaine, doit consumer les restes de l'ancienne féodalité et les traces du fédéralisme. Les habitants illumineront le bourg dès neuf heures sous peine d'amende. Une invitation écrite sera adressée par le maire aux commandants des bataillons du canton : présence de drapeaux, tambours et le plus d'hommes possible. Les officiers municipaux porteront leur écharpe. Déclaration affichée et annoncée au son de la cloche." 

 Le 18, il est décidé que l'assemblée de la municipalité se tiendra tous les dimanches. Le 22, convocation des maires des dix-sept communes du canton à la suite de la requête du garde messier du Directoire en date du 13. Les maires présents conviennent, sauf quelques-uns, de donner 12 livres par an au garde messier. Ce qui est estimé très modique.

Le 28 septembre, Balleroy juge de paix à Elbeuf et Désiré Marizon procureur d'Elbeuf, nommés par les représentants du peuple dans les départements de la Seine-Inférieure et circonvoisins pour l'approvisionnement des marchés d'Elbeuf, suivant leurs pouvoirs du 8 septembre concernant les marchés et villes des deux départements, opèrent des réquisitions de grains dans plusieurs communes du Roumois. Bourgtheroulde et Bosc Roger empêchent l'arrivée des grains. Elbeuf envoie un piquet de gardes nationales pour assurer la protection des laboureurs. A Bourgtheroulde, la foule attroupée s'oppose dès huit heures à la marche des subsistances requises et par voie de faits au passage des grains, se jette sur les gardes, en terrasse plus d'un, les désarme et confisque leurs armes. Les officiers municipaux excitent la foule à faire violence, sauf le maire qui remontre à la foule qu'elle doit laisser passer les grains. On menace de sonner le tocsin.

Les commissaires d'Elbeuf font des vérifications : les hommes du piquet désarmés, blessés, maltraités avec effusion de sang, se sont transportés à la maison commune pour faire valoir leurs droits. L'arrêté des administrateurs du district de Pont-Audemer en date du 25 septembre est sans effet contre l'arrêté des représentants du peuple. Le prétexte de cet arrêté est frivole. Le Roumois est bien compris dans l'arrondissement provisoire. Les commissaires demandent de faire connaître les coupables. Balleroy rédige un acte dans la maison commune : devant la porte, la foule tient des propos séditieux, dont Léonard Savouret, Louis Thorel et Dugard.

Les officiers municipaux de Bourgtheroulde répondent que le blé est passé sans aucune escorte alors que les habitants de Bosc Roger et la Londe ont forcé les cultivateurs. Ce n'est que lorsque on est venu leur dire dans la chambre commune où ils étaient assemblés pour la corporation de la halle que les gardes d'Elbeuf avaient planté un piquet dans la halle, frappaient et maltraitaient les citoyens, avaient chargé leurs armes… ils avaient arrêté l'un d'eux qui allait percer une femme d'un coup de baïonnette. Ceci dans le seul et unique but de s'opposer à un grand malheur. L'imprudence a donné lieu à l'émeute. La garde aurait dû accompagner les grains plutôt que d'influencer la halle de Bourgtheroulde. Balleroy somme le maire de dissiper la foule par la force. Le maire harangue la foule mais n'obtient que propos et clameurs.

Le 3 octobre, Morizon et Balleroy d'Elbeuf demandent la protection de la municipalité pour obtenir les subsistances refusées par les cultivateurs. Ils requièrent le logement et la nourriture ainsi que le fourrage des chevaux d'artillerie. Balleroy dépose une plainte dans les mains du greffier du juge de paix contre Etard. Le corps municipal décrète que Claude Lequesne, officier municipal, sera chargé de la conduite de vingt-trois citoyens mis en réquisition des subsistances. Etard et Lejeune sont nommés pour contrôler la qualité des blés exposés au marché.

Le 29 septembre, Leclerc officier municipal député et Devé notable sont désignés pour aller à Pont Audemer demander un ordre tendant à faire vider les mains concernant les sommes perçues par la municipalité et faire rendre compte au percepteur des impositions des sommes qu'il a pu toucher de la commune.

La loi du 29 septembre fixe le maximum des salaires, gages, main d'œuvre et journée de travail au même taux qu'en 1790 : 10 sols par jour.

Le 2 octobre, le Directoire de Pont-Audemer demande l'estimation des biens de l'émigré Le Cordier. Deux commissaires sont nommés : Pierre Leclerc et Pierre Ecorcheville.

Le 3 octobre, Pierre André Braquehais, greffier de justice, reconnaît que Peuffier, maire de Bourgtheroulde, lui a remis une dénonciation dirigée contre Etard, officier municipal. Etard a tenu des propos séditieux devant l'auberge de Decaux. La veuve Osmont confirme.

1794 – Un trafic de céréales s'établit. Les habitants surveillent et amènent à la municipalité pour contrôle convois et personnes transportant poches, sacs, paniers… Le 7 Pluviôse (26 janvier), une douzaine des principaux habitants dépités de la commune exposent qu'à propos des biens de l'émigré Le Cordier, dont un parc composé de quatre-vingt-quatorze arpents, que la grande route qui le borde est tortueuse. Elle a été changée par  l'ancienne féodalité. Pour  procurer aux habitants tout le bien qu'ils peuvent en tirer, il est urgent de diviser ce parc en petites portions et tracer un chemin pour que chaque adjudicataire puisse accéder à sa parcelle. Le 14 Pluviôse ( 2 février), le maire Peuffier donne lecture des articles suivants : la loi du 23 juillet ordonne qu'il n'y ait qu'une seule cloche dans chaque paroisse. Le 3 août dernier, le ministère de l'intérieur a été chargé de faire parvenir dans les fonderies la quantité de métal suffisant pour fabriquer des canons par fonte des cloches récupérées. Une lettre du 5 Pluviôse de l'agent national de Pont-Audemer menace la municipalité de Bourgtheroulde de la visite prochaine d'un commissaire du pouvoir exécutif car les cloches demandées n'ont pas été retirées. La commune est accusée de négligence et de crime. Le 18, les maires du canton se réunissent. Il leur est fait lecture de la loi du 22 juillet : chaque commune fournira l'habillement des citoyens désignés pour compléter les 30.000 hommes de cavalerie. Tailleurs et cordonniers sont réquisitionnés. Le 25, le canton de Bourgtheroulde, sous la responsabilité du maire, a qualité de déterminer de pourvoir sans délai à l'équipement en nature de 13 cavaliers requis pour le dit canton : toile, coutil, étoffes, bas au prix fixé par la loi, souliers délivrés par le magasin d'équipement de Pont-Audemer, 13 sarraus, 13 pantalons de toile ou coutil, 13 bonnets de police, 13 calots noirs, 33 chemises, 22 paires de bas, 13 sacs de toile, 22 paires de souliers remboursés par les communes du canton.. La délibération  est signée par Bourgallé et Peuffier qui ajoutent sous leur signature le mot « maire ».

Les Anglais bloquent les ports et le salpêtre (*poudre à canon) des Indes ne parvient plus. Il est décrété que le salpêtre sera récupéré dans les maisons pour fabriquer des explosifs.. Le 3 Ventôse, une commission de salpêtriers est enregistrée. Le 27, Louis Mathieu Lecerne de Saint Ouen de Thuit-Heudebert est requis pour travailler à la salpêtrière. Une grange du presbytère sert à la fabrication du salpêtre.

Tous les grains sont recensés dans le canton. Le 4 Floréal (23 avril), 1200 quintaux d'avoine sont rassemblés, destinés à la semence dans le canton. Le 23 (12 mai), après adjudication au rabais, François Nicolas Léger obtient la perception et le recouvrement des contributions pour 1793. S'agit-il du prêtre, portant les mêmes prénoms, ayant prêté le serment républicain ? Le 30, Louis Pierre Pourpoint requiert un acte de représentation, daté du 26, pour une commission du Directoire Révolutionnaire du district par lequel il est chargé de constater les quantités et qualités des étaux, enclumes et soufflets du canton. Le 1er Prairial (20 mai), Jean Jacques Lambert est chargé d'estimer les biens de l'émigré Le Cordier. Le 21 (9 juin), les commissaires du recensement des grains demandent l'assistance de deux membres de la municipalité. Le 24, pour éviter abus et fraudes, la déclaration d'abattage est obligatoire : bœufs, vaches et moutons sont consignés sur un registre. Il est interdit de pratiquer des tarifs élevés. Le prix de la chandelle est fixé par la loi. Le 3 Brumaire (24 octobre), Pourpoint entend conserver sa charge de notaire et renonce à celle d'assesseur de juge de paix. Le 7 Frimaire (27 novembre), un appartement est prêté par Peuffier au greffier qui y dépose les archives de la municipalité et établit son greffe. Peuffier affirme que sa maison n'a jamais été la maison commune comme on l'a prétendu. Les assemblées avaient lieu dans la maison du citoyen Legras. Le peuple prétend qu'il n'a pas accès à la communication des lois. Peuffier suggère :  1) que le conseil municipal se choisisse un emplacement pour recevoir le greffe et les archives – 2) que la municipalité soit divisée en trois bureaux : correspondance, subsistances, logement des gens de guerre et surveillance de l'approvisionnement des étapes. En sa qualité de maire, Peuffier sera le chef de ces bureaux et les surveillera. Le conseil général arrête : la chambre municipale et les bureaux se tiendront dans la salle du cy-devant presbytère. Dans les deux cabinets adjacents, l'un d'eux servira de dépôt des archives.

 Le bureau des correspondances est composé de Peuffier maire, Jean Aubrée et Adrien Dévé. Pour le logement des gens de guerre, Lequesne, Pelletier et Langlois sont désignés. Pour le bureau des subsistances : Ecorcheville, Blesve et Mansel. Boutin, greffier, réclame une augmentation. Il obtient un traitement de cinq cents  livres payé de trois mois en trois mois.

Le 13 Frimaire, Tariel signale qu'il a trois enfants soldats actifs. Le 18, Coignet déclare qu'il a lui aussi un fils soldat actif.

1795 – Le 14 Nivôse (3 janvier), Eudeline recense les grains propres à la fabrication des huiles.

Le 17, le Conseil Général de Pont-Audemer informe que désormais les communes sont divisées en hameaux. Un recensement de ceux qui les habitent doit être effectué en tenant compte de la distance par rapport au presbytère et celle des communes voisines. Le 20, Peuffier et Blesve sont chargés d'établir ces listes sous huitaine.

Le 21, la municipalité déclare qu'il est impolitique et dangereux de laisser divaguer les ennemis reconnus de la patrie ayant fomenté un attroupement. Amable Le François a facilité l'évasion de six prisonniers enfermés dans le dépôt de sûreté. 

Le 4 Germinal (24 mars), Pierre Jacques Osmont de Bosguérard est chargé de collationner les biens nationaux chez tous les fermiers et d'établir un tableau des grains restants.

Le 14 (3 avril), un boulanger du bourg approvisionne les prisonniers de guerre, dont des Anglais. Ce qui provoque un rassemblement de 2334 personnes dont près de 300 femmes crieuses de pain (sic). Il est ordonné qu'une livre et demie de pain soit donnée aux anglais (qui revendent leur portion quatre livres la livre) et une demi-livre de pain à chaque habitant.

Le même jour, une masse de femmes, au mépris de la loi, attaque Jean Pierre Bourgalley et lui arrache la clef du temple (*église). La veste de Bourgalley est déchirée en fouillant dans sa poche et il est jeté sur un banc. Les pratiquants sont exaspérés : la nation ne fournit aucun local pour l'exercice du culte. Le temple  est une propriété nationale. Bourgalley, prudent, n'a reconnu personne…

Le 20, deux voitures sont arrêtées dont l'une contient de la poudre.

Le 15 Floréal (4 mai), il y a pénurie de subsistances. La commune est exposée aux horreurs de la famine. Elle demande de l'aide au Conseil Général. Les fermiers n'ont que peu pour survivre jusqu'à la prochaine récolte.

Il existe six auberges qui ne désemplissent pas, fréquentées par des routiers, des voyageurs. Huit quintaux de farine sont consommés par jour. Il ne reste que soixante quintaux pour l'exploitation des fermes. La commune remarque qu'elle n'a jamais été à la charge du district ou de ses voisins. Mais c'est la famine. Le 17, six commissaires sont nommés pour un nouveau recensement afin de tranquilliser les citoyens sur leurs subsistances. Le 18, les grains sont recensés.

 

 

 



17/04/2009
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