LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE - 1795 - suite
Le 8 Prairial (27 mai 1795), le juge de paix expose que les prisonniers sont rassemblés pour interrogatoires dans la maison du concierge de la maison de sûreté. Il n'existe ni prison, ni concierge. Il est urgent de fournir un local. La municipalité est tenue de donner une ration de pain à chaque prisonnier.
Le 13, douze commissaires sont nommés pour faire le recensement ordonné par la loi du 2 Prairial : Bourgtheroulde compte 754 habitants.
Le 30, deux commissaires sont nommés distributeurs de secours aux vieillards et infirmes.
Le 19 Messidor (7 juillet), Thomas Coulbeuf, boucher, est désigné pour approvisionner en boucherie le cantonnement de canonniers faisant étape à Bourgtheroulde le 21.
Le 23, Saint Amand accuse Dain de s'être permis de dégrader, cultiver et faucher l'ancien chemin de Pont-Audemer sur six cents pieds (* 1 pied = environ 33 centimètres) entre Bourgtheroulde et Angoville qu'il aurait acheté à la Nation. Dain doit restaurer le dit chemin mais demande un délai, le terrain étant ensemencé. Il affirme être ainsi dépouillé d'un bien qu'il possède depuis quarante ans.
Le 8 Thermidor (26 juillet), Peuffier est nommé commissaire civil pour la réorganisation de la Garde Nationale.
Les biens de Le Cordier de Bigards sont confisqués et vendus comme biens nationaux. Il est fait trois lots de son domaine au mois de fructidor :
- Un enclos nommé le Parc de la grande ferme du Logis composé du champ de foire, d'une cour d'honneur édifiée d'un vieil château en mauvais état, une maison de fermier, une grange à blé, une écurie, etc., un jardin potager, une maison en ruine, la cour de l'ancien presbytère, le jardin du fermier planté d'arbres fruitiers, quatre corps de bâtiments, l'herbage du Désert, l'herbage des Allées où se trouvent une briqueterie et un étang, le pré du Four, le pré du Cresson, le pré du Taillis, les terres labourables du Parc.
- Le pré du Mouchel
- Un labour de quatre acres (*deux cents ares environ)
Louis Jacques Alexandre Varillon, receveur de l'enregistrement des finances, et Simon Charles François Rabasse, notaire, résidant tous les deux à Montfort sur Risle, achètent le premier lot pour la somme de deux millions cent trente deux mille livres. Les deux acquéreurs revendent aussitôt les biens à Chipon, agent d'affaires à Paris : trois millions d'assignats. Au cours de l'an 4, Chipon vend le tout à M. Descortes. Le château est en démolition et ne fait pas partie du dernier acte de vente. (*De ce domaine, il ne reste qu'un puits octogonal en partie comblé et arasé, un colombier hexagonal en briques du 17ème siècle, une grange et la porte des Marchands.)
Ce qui restait du château est détruit.
La loi du 2 Pluviôse an 3 édicte que la Révolution du 9 thermidor sera annuellement célébrée dans toute la République. Le 9 Thermidor, cette célébration est annoncée au son de la cloche et publiée par affiche.
Deux commissaires sont nommés pour dresser l'état des récoltes.
Le 10 Thermidor, Prosper Langlois présente le produit des patentes de 1793. Il n'a rien perçu en 1792. Nicolas Léger est percepteur des impositions de la commune.
Feuille non datée insérée dans le registre de l'époque : La municipalité reconnaît devoir à Charles Le Gras vingt-cinq livres pour la location d'une salle où se tiennent les séances à partir de la Saint Michel 1792 jusqu'au 1er mai 1793, plus chandelles et bulletins.
Le 22 Fructidor (8 septembre), pour assurer la subsistance du peuple, les cultivateurs sont forcés d'approvisionner suffisamment les halles. Les fermiers nationaux sont tenus de garnir les magasins de l'étape des troupes en grains et fourrages. Le 24, Tougard, sergent de la Garde Nationale, saisit des grains dans la voiture d'un habitant d'Authou et arrête des délinquants transportant de la farine. Le 3ème jour complémentaire (19 septembre), le peuple manque de subsistances. La halle est insuffisante en approvisionnement. Les municipalités font la police pour éviter les troubles. Un officier municipal est présent pour surveiller chaque marché. Une liste nominative des cultivateurs est établie ainsi que la vérification de leurs ventes.
7 Vendémiaire an 4 (29 septembre), une controverse a lieu a propos d'une vente de bien national. La grande ferme du Logis, occupée par Louis Martin Lecerf, a été divisée en sept lots par procès verbal le 18 thermidor (5 août). Il est mentionné que la place où se tient le champ de foire fait partie d'un enclos appelé le Parc où se trouve un lac dans lequel l'adjudicataire pêchait. Le tout appartenant à Le Cordier, émigré, dont il est rappelé qu'il s'était permis le creusement de fossés empêchant l'accès au dit lieu où se tiennent les quatre grandes foires et qui sert d'emplacement pour les convois militaires et d'artillerie. Le passage des troupes est journalier. Cette place est réclamée par les habitants car c'est la seule du bourg. Au nom des habitants de la commune, Pourpoint et Cauvin sont autorisés à se présenter avant la vente à Pont Audemer.
Le même jour, Pourpoint dépose vingt-six livres provenant des condamnations sur les blés et farines dont les contrevenants sont adressés au juge de paix. Plusieurs personnes ont été arrêtées. Elles conduisaient des chevaux chargés de sacs de blé qui ont été confisqués. Le 22, une attestation des grains de la halle à chaque marché est délivrée. Des commissaires sont chargés d'aller chez les cultivateurs en retard. Il est procédé à des restitutions de blé. Le 23, le blé est jugé trop cher.
Le 3 Brumaire ( 25 octobre), Edouard Etard certifie qu'il n'est point fils de noble…
Le 6, le garde major paie les fournitures en paille et foin pour l'armée de la République.
Le 11 (2 novembre), le citoyen Cormeille, de Vieux Bourg, gendarme à la résidence de Bernay, annonce l'arrivée sans avertissement préalable de vingt-six prisonniers dont vingt-deux forçats. Il repart à Bourg Achard sans donner de pièces ou contrôles des dits prisonniers. Pierre Ecorcheville et Claude Nicolas Lequesne, officiers municipaux, donnent des ordres au citoyen Fouquet, commandant de la Garde Nationale, pour faire poster vingt hommes du corps de garde afin de surveiller les prisonniers pendants la nuit et fournir de la paille et des chandelles. Les prisonniers arrivent vers six heures du soir, mal emmenotés pour la plupart par leurs fers coupés, d'autres sont libres. Ils sont enfermés dans le corps de garde, seul lieu dont dispose la municipalité. La gendarmerie connaît le mauvais état des fers et la scélératesse des prisonniers qui menacent dès leur arrivée d'égorger le corps de garde et de brûler le bâtiment. Malgré la surveillance, six prisonniers s'évadent en partie par une croisée, en partie par un trou pratiqué dans la muraille. Le maire, avisé de cette évasion par le commandant vers quatre heures du matin, fait battre la générale et sonner le tocsin pour rassembler un maximum de personnes pour rechercher les fugitifs. Sur les huit heures du matin, arrivent deux gendarmes de Bourg Achard avec les pièces de contrôle des prisonniers permettant de faire l'appel nominal et connaître les noms des évadés : André Roucher dit Charpentier, Catouillard, Le Roy, Gagnier, Vadé et Matard. Les vingt prisonniers restant sont remis aux gendarmes et à la Garde Nationale qui les conduisent à Rouen.
Le 17 (8 novembre), un arrêté du Directoire de Pont-Audemer en date du même jour nomme Louis Pierre Pourpoint pour installer la municipalité du canton. Pourpoint demande un procès-verbal qui sera adressé à l'administration. L'arrêté est reconnu authentique. Peuffier, maire, signe ainsi que Pourpoint, Ecorcheville, Leclerc et Boutin.
A partir du 20 Brumaire (11 novembre), Benoist Fourcherant est agent municipal. Il signe le registre municipal et les actes d'état civil. Le nom de Peuffier, maire, n'apparaît plus. Il n'y a plus de délibérations du conseil municipal. Ne sont notés dans le registre que des faits délictueux et événements divers.